© Claudia Imbert
Galerie Marie Cini 16, rue Saint-Claude 75003 Paris France
Claudia Imbert explore ici l’inconscient de la famille française. Elle interroge l’envers d’un bonheur qui se veut si souvent indiscutable, et qui devant nous se lézarde en silence. Moments de solitude, sentiments d’enfermement, projet de départ sans cesse remis au lendemain, chaque maison, chaque espace devient par son regard un cocon dont chacun semble à la fois le gardien et le prisonnier. L’optimisme n’est que façade. L’enfant est grave. L’adulte soucieux. Les sols propres. Le drame n’est pas encore là. Est-il souhaité ? Qu’une grenade se dégoupille ! Le bonheur, lui, n’est plus ici que par bribes, reste une nostalgie qui grimace, et qui veut nous faire croire que tout est encore possible. Et pourtant, tout semble paisible, ordonné, immuable. Que le temps s’écoule et peut-être que l’espoir renaîtra. Claudia Imbert n’impose rien. Elle concentre dans ses cadres rigoureux toutes les contradictions du monde comme des filets traquant le fauve dans une lumière matinale. Et la joie est-elle si loin de nous ? Non, tout près. Dans un arrière-plan riche de promesses, dans la douceur d’un regard, dans un objet qui chante. La tristesse n’est que vernis. Il nous faut gratter inlassablement. Et derrière, un miroir reflète certes nos désenchantements, mais aussi notre profonde humanité.
Face aux images fixes : un film court projeté en boucle. C’est un regard en mouvement. Un regard intense, obsessionnel, tourmenté. Un regard prêt à attendre mille ans que la vie reprenne ses droits. Ce regard, c’est celui, à n’en pas douter, de Claudia Imbert.
Après avoir travaillé dix ans dans le cinéma en tant qu’assistante opératrice, puis opératrice, Claudia Imbert développe aujourd’hui une démarche artistique qui se situe entre photographie et film, entre image fixe et image en mouvement. Son expérience dans le cinéma se ressent largement dans son œuvre, notamment à travers le travail de mise en scène qu’elle opère. Pour l’artiste, le passage par l’artifice est un moyen de saisir l’instant juste.
Claudia Imbert vit et travaille en France.
Vignette et images : © Claudia Imbert