© Nan Goldin, Jabalowe on a Felluca, Nile, Luxor, 2003
Conseil Général des Bouches du Rhône Salon de l'Ovoïde 52 Avenue de Saint Just 13004 Marseille
Voyage en Orient, de Pierre Loti à Nan Goldin
« Tous les parfums d’Arabie ne rendraient pas suave cette petite main ! » Lady Macbeth William Shakespeare
« Il faut bien qu’il se soit joué là-bas un acte inoubliable de cette féérie noire qui a été ma vie, pour que je m’inquiète ainsi de la pensée d’y retourner ; pour que tout ce qui en vient, un mot tartare qui me revient en tête, une arme d’Orient, une étoffe turque, un parfum, aussitôt me replonge dans une rêverie d’exilé ou réapparaît Stamboul ! Et ce n’est pas par simple fantaisie d’art non plus, qu’ici mon appartement ressemble à une demeure orientale qui, par sortilège, se serait incrustée au milieu de ma chère maison héréditaire, avec ses arceaux dentelés, ses broderies d’or archaïques et ses chaux blanches. »
Pierre Loti, Fantôme d’Orient, 1892
Par tradition, la France a toujours eu le goût de l’exotisme, d’une mixité culturelle, d’une fascination pour la culture de l’Autre, cet étranger oriental ou arabe qui pendant des siècles a cultivé le fait de recevoir le voyageur comme un art de vivre à part entière avec un raffinement poussé à son paroxysme. Les plus grands artistes ne s’y trompèrent pas, de Delacroix à Matisse, tous furent fascinés par les couleurs des souks et des foundouks, l’élégance de l’architecture des mosquées, des jardins ombragés et paradisiaques, la dignité des femmes drapées dans des tissus mystérieux et des hommes au port de tête rehaussé par des turbans bleu nuit ou d’un blanc étincelant.
L’exposition, Voyage en Orient, entend restituer cette fascination. Dans le microcosme de la galerie du Conseil général, quatre sections vont reconstituer toutes ces images de l’Orient tel un kaléidoscope de visions fantasmées ou réelles.
Commissaire d’exposition : Eric Mézil, directeur de la collection Lambert
Vignette : © Nan Goldin, Jabalowe on a Felluca, Nile, Luxor, 2003