© Patrick Faigenbaum
Le Point du Jour 107 avenue de Paris 50100 Cherbourg-Octeville France
Artiste majeur de la scène photographique contemporaine, Patrick Faigenbaum investit le centre d'art de Cherbourg, Le point du Jour, pour une rétrospective exceptionnelle en noir & blanc, du 23 octobre 2011 au 22 janvier 2012. Le photographe est exposé depuis la fin septembre au Musée de la Vie Romantique à Paris, qui révèle une autre facette de son oeuvre : http://actuphoto.com/19440-patrick-faigenbaum-paris-proche-et-lointain-au-musee-de-la-vie-romantique.html
Son œuvre photographique s'est faite connaître notamment par ses portraits de familles de l'aristocratie italienne, aux tirages sombres et fascinants, comme par ses images captivantes d'empereurs romains. Aujourd'hui, la renommée du photographe est internationale et ses œuvres sont présentes dans les plus importantes collections publiques et privées dont le Metropolitan Museum of Art de New York et le Centre Pompidou. Bien qu'avant tout portraitiste, le photographe a su développer un art subtile et intimiste, au cœur de la tradition picturale.
Le Point du Jour a orchestré pour tous les amateurs d'art et de photographie, une exposition inédite qui illustre le remarquable parcours de l’artiste à travers une confrontation de ses différentes séries photographies en noir & blanc.
Depuis ses premiers travaux, Patrick Faigenbaum, artiste français, a sans cesse parcouru les grandes villes européennes, photographiant leurs habitants et leurs espaces de façon toujours individualisée. Né en 1954, il n’a pas suivi de formation de photographe. Il se tourne en 1973 vers la photographie après des premiers essais en peinture. Aujourd’hui représenté par la galerie Nathalie Obadia (Paris- Bruxelles), il expose régulièrement ses travaux en France et à l’étranger. L’exposition Portraits, actuellement en cours à la galerie Obadia, fait état de sa récente production.
Prague, 1994 © Familia Del Drago
En 2010, il a été exposé à New-York à la Barbara Mathes Gallery et au Pavillon israélien de la biennale d’architecture de Venise. Une importante rétrospective au musée de Grenoble en 2008 a été l’occasion de manifester l’ampleur de son travail et la place particulière que cet artiste prend aujourd’hui. Auparavant, à l’occasion de la Documenta X de Kassel, Patrick Faigenbaum avait été invité par Catherine David. Ses œuvres sont présentes dans d’importantes collections, que cela soit à Paris au Musée National d’Art Moderne, ou à l’étranger, comme au Metropolitan Museum of Art à New-York. Jean-François Chevrier, qui est l’interlocuteur privilégié de l’artiste, a produit de nombreux textes sur ses travaux, soulignant leur portée déterminante dans le développement de ce médium.
La rencontre en 1977 avec Richard Avedon et W. Eugene Smith a été déterminante dans la définition de son travail. Pensionnaire de la Villa Médicis à Rome entre 1985 et 1987, c’est là qu’il produit les œuvres qui le feront connaître, travaillant auprès des grandes familles aristocratiques italiennes. Grand portraitiste de ces groupes sociaux historiques, il l’est aussi pour les bustes d’empereurs romains, photographiés à la même période. Ces travaux caractéristiques de ses préoccupations donnent une lecture toute particulière de la photographie, en lien étroit avec une tradition picturale. Les portraits de familles ou d’anonymes de ces grandes villes européennes, provenant souvent de commandes, interrogent toujours la place de l’humain dans son environnement. Pour cela, l’artiste se base exclusivement sur la vie quotidienne, l’ordinaire, le refus du spectaculaire. L’Italie, Prague ou Brême ont été le support de ces études. Dans ses images, la lumière sculpte littéralement ses modèles. D’un clair- obscur plutôt intimiste pour ses premiers portraits, cette lumière est aujourd’hui plus claire, laissant place à une autre qualité descriptive et documentaire. Il a travaillé en noir et blanc jusqu’à son expérience dans la ville de Brême (Allemagne du Nord) entre 1996 et 1998, tirant lui-même ses photographies. Ces lumie?res, ce traitement en noir et blanc, auxquels viennent s’ajouter une composition rythme?e par les personnages, ve?ritables e?le?ments architecturaux, ne peuvent que rappeler les perspectives des peintres comme Piero Della Francesca ou encore Johannes Vermeer. Et dans l’individualisation de chaque photographie (produite par l’artiste de la prise de vue a? l’encadrement, dans un souci de pie?ce unique), le rapport a? l’œuvre picturale ouvre un discours sur la mate?rialite? de la photographie.
L’exposition du Point du Jour, une rétrospective du travail de Patrick Faigenbaum, confrontera les différentes séries en noir et blanc qui ont rythmé le parcours de l’artiste. À travers ce choix, les grands ensembles des familles napolitaines, des bustes d’empereurs, mais aussi des portraits de sa propre famille (d’une esthétique intimiste, où le photographe n’est plus cet étranger mettant en scène des groupes mais en fait véritablement partie) ouvriront de nouvelles lectures. Le rapport à la mémoire, la tradition documentaire, les notions de copie et d’original, sont autant d’enjeux qui seront interrogés à la lumière de ces juxtapositions. Et dans un rapport de reproductibilité propre à la photographie, ce sera l’occasion de mettre en avant cette dualité entre tirage unique et médium démultipliable, au regard d’une tradition picturale génératrice de nouvelles conceptions dans le champ de la photographie.
Vignette : © Patrick Faigenbaum