© Derek Hudson
Salon du Panthéon 13 rue Victor Cousin 75005 Paris France
Le corps de l’artiste est un absolu, il est la genèse de la création, il est aussi son ultime intimité. Photographier le corps d’un artiste, c’est comme le mettre à nu; c’est aussi la preuve de la persévérance de Derek Hudson, photographe qui a su gagner la pleine confiance de son modèle.
La Compagnie des créateurs, Derek Hudson l’a connue au matin de sa carrière de photographe, car l’histoire de son dialogue avec les artistes est presque une histoire sans prologue.
Hockney, Koons, Pietragalla, Saint Laurent, Soulages, Bacon, Matisse ou encore, pendant des années, les coulisses des défilés de mode. Le photographe se souvient de la difficulté de certaines séances photos, le modèle se faisant plus ou moins bienveillant. Qu’importe, répond Derek Hudson, pour qui un bon cliché se compose en deux temps : « une bonne lumière et la bonne ou mauvaise humeur du modèle ».
« Créer c’est divin, reproduire c’est humain », écrivait Man Ray. La compagnie des créateurs aurait-elle fait de Derek Hudson l’un des leurs ? Lorsque cet amoureux des villes portuaires soudoie le portier du Grand Hôtel Villa de France à Tanger, c’est pour visiter la chambre qui servit en 1912 à un autre maître, Matisse. En photographiant cette ouverture et la vue sur Tanger, Derek Hudson s’essaie alors à l’interprétation de la toile du maître. Epilogue d’un dialogue entre un disciple et ses maîtres, Derek Hudson s’exerce au commentaire photographique d’une œuvre et d’une vie. Un seul de ses clichés est le chapitre d’une biographie.
Vignette : © Derek Hudson