© Kieu My Lê
Varanasi, les rives du fleuve: aux premières lueurs du jour, lorsque les brumes se lèvent, se dessinent les silhouettes erratiques des pèlerins. Les cortèges convergent vers les Ghât, ces escaliers géants couronnés de palais et qui plongent dans les eaux du fleuve Sacré. Rituels et processions sont identiques depuis des millénaires en ce lieu hermétique au temps. Sur les berges du Gange, les voyageurs retrouvent les habitants de Varanasi qui s’acquittent chaque jour des tâches réservées a leur condition. Ils sont bientôt des milliers à s'immerger dans ses eaux: images d'une Inde intemporelle.
Kieu My a orienté son objectif vers les femmes du Gange, pélerines et résidentes du fleuve, qui louent quotidiennement ses splendeurs. Cette approche intime de celles qui émergent des rivages lui a permis de capturer leurs gestes dévotionnels immuables, la grâce qui les anime et qui enveloppe la dimension sacrée du fleuve. Ce sont leurs allures que Kieu My a voulu saisir: des instants à fois fugaces et immuables.
© Kieu My Lê
"Les Ombres du Gange" est un récit clair-obscur - en noir et blanc et une multitude de gris - d'une Inde éternelle ; un regard sur ces femmes qui dansent avec grâce et piété la majesté de Varanasi ; une vision onirique des fidèles qui accompagnent les flots du fleuve dans son flux lancinant.
Vignette : © Kieu My Lê