© Toufik Oulmi
Polka Galerie 12, rue Saint-Gilles 75003 Paris France
Sur les pas de la marraine de l’événement, la photographe Françoise Huguier, les participants au concours SFR Jeunes Talents se sont prêtés au jeu de la haute couture, sans artifice, de manière originale et inattendue en arpentant les ruelles, les rues et avenues de leur imaginaire, afin d’illustrer le thème « Street Mode Photography ». Le jury, composé de la marraine et de l’équipe Polka, désigne les lauréats du concours Polka SFR Jeunes Talents, qui sont exposés aux côtés de leur marraine Françoise Huguier.
David Godichaud - New York. « Je suis très attiré par les milieux clos, difficiles d’accès et avec une raison d’être sociale.» L’idée de groupe culturel, ethnique, professionnel ou encore religieux imprègne le travail de David Godichaud. Durant l’été 2010, les rues étouffantes de Manhattan le poussent vers la plage de Brighton, au sud de Brooklyn. Son appareil se fixe sur les signes distinctifs que les New-Yorkais portent afin de revendiquer leur appartenance à une communauté. Durant plusieurs mois, sur ces bancs de sable, David Godichaud s’est fondu dans la foule. Il a suivi entre autres ces trois femmes yéménites. «Elles refusaient toujours d’être prises en photo. Mais, un jour, elles ont accepté, juste une fois.»
Frédéric Grimaud - Bienvenue chez vous. Frédéric Grimaud présente « Bienvenue chez nous », un projet réalisé dans le cadre d’un festival de théâtre de rue. Le photographe a fait poser les habitants dans des mises en scène fantasques. Pour les décors, il utilise leurs objets du quotidien et reconstitue leurs foyers dans la rue. Il s’immisce dans leur intimité pour en révéler une réalité touchante. Il se décrit lui-même comme un photographe de l’« entre-deux ». Artistique et profondément humaine, sa photographie dénonce autant des faits sociaux – à travers des sujets sur la précarité ou le handicap – qu’elle raconte l’ordinaire.
Toufik Oulmi - Fashion Victim. A Choucha, en Tunisie, où se trouvent 15000 travailleurs étrangers, en majorité des Bangladais ayant fui la Libye, l’atmosphère est calme. Le principal problème, c’est l’attente. L’attente de franchir la frontière, de rentrer chez soi, l’attente d’un repas. Difficile de communiquer avec ces hommes qui font la queue, les discussions sont brèves. Chaque matin, certains se coiffent, s’habillent, se parfument – « ils continuent d’exister » – et posent face à l’objectif de Toufik Oulmi, fiers, sereins dans la détresse, élégants.
Vignette : © Toufik Oulmi