© Frédéric Piantoni
Cité internationale de la bande dessinée et de l’image 121 rue de Bordeaux 16000 Angoulême France
Ce projet est né de la découverte, à l’été 2010, de photographies soigneusement conservées dans une boîte Ilford, sur l’étagère d’une bibliothèque de chercheur. Lou, Carmen, Adriano et les autres étaient là, étrangers en Guyane et qui prenaient chair dans les propos de Frédéric Piantoni : une chair faite d’ailleurs et d’exil, d’espoirs et de désillusions.
Géographe, Frédéric Piantoni travaille depuis quinze ans sur les circulations migratoires et les réseaux transnationaux en Guyane française. Les résultats de ses recherches, abondamment publiés, restent malgré tout circonscrits au milieu scientifique. Quant à ses portraits de migrants, ils n’ont encore jamais été exposés ni publiés.
L’annonce de la célébration d’une Année 2011 des outre-mer français a ainsi été le déclencheur d’un projet d’exposition de cet ensemble pour, en accord avec les organisateurs de cette année de manifestations, contribuer à « changer le regard » sur la Guyane.
Le travail s’est engagé ainsi : à partir des photographies en noir et blanc et de ce que chacune avait à dire de l’ « être migrant » aujourd’hui, en Guyane. En cheminant avec les mots, classiques, de toute enquête sur les migrations : les parcours, l’attente, les quartiers, l’immigration féminine, les frontières. La couleur n’est venue que dans un second temps, pour offrir un autre cadrage ou, en usant d’une métaphore géographique, changer l’échelle du regard : fine pour les portraits en noir et blanc, globale pour les panoramiques en couleur.
Les étrangers représentent officiellement 37% de la population de la Guyane, pour 109 nationalités recensées. Haïtiens, Surinamiens, Brésiliens... Tous tentent ici de « chercher la vie » (chèché lavi), expression haïtienne qui désigne à la fois l’exil individuel et la recomposition volontaire dans l’ailleurs, la prise en main de son destin. L’exposition et l’ouvrage qui l’accompagne rappelleront utilement leur existence et leur contribution au riche « creuset » guyanais.
à la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, du 10 juin au 2 octobre 2011,
à la Bibliothèque universitaire de La Rochelle, du 5 décembre 2011 au 28 janvier 2012,
à la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, du 14 février au 20 mai 2012,
puis en Guyane, au Suriname et au Brésil, de septembre 2012 à décembre 2013.
Vignette: © Frédéric Piantoni