© Mathilde LLoret
La Chambre - Strasbourg 4 place d'Austerlitz (quartier Krutenau) 67000 Strasbourg France
Dans leurs travaux respectifs, Mathilde Lloret et Francesco Guisti abordent la question de la mise en scène de soi et de l’identité. L’extravagance de l’habit et le décalage avec le reste de la communauté, qui en première lecture semblent procéder de l’artifice et du jeu, se révèlent comme l’outil de l’incarnation de la personnalité des modèles photographiés.
Autour d’un jeu de mot entre s’habiller et se déguiser, La Chambre invite Francesco Guisti, auteur présenté dans le cadre d’un partenariat avec le 4ème Fotofestival Mannheim_Ludwigshafen_Heidelberg, en écho au travail de la jeune photographe française Mathilde Lloret.
Mathilde Lloret pose son regard sur les Westerners, cette communauté d’hommes et de femmes qui se réunissent autour d’une passion commune pour les reconstitutions de la genèse de l’Histoire du continent nord américain. En reproduisant des scènes issues de la période des premières colonies anglaises jusqu’à la guerre de sécession, et à l’occasion de moments particuliers et très confidentiels, les Westerners recréent un univers fantasmé, emprunt d’un imaginaire collectif sur une société révolue. Porteurs d’une double identité, ils deviennent figure fantasmée, sorte d’avatar, de Doppelgänger par ailleurs ressenti comme un accomplissement de soi.
© Francesco Guisti, Sapologie, 2009
Avec SAPE, la Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes de la République du Congo, Francesco Guisti retrace la vie des membres de cette communauté qui, tous les week-ends, avec leur surnoms amusants et excentriques, se rendent dans les bars et les dancings à la mode et paradent dans les rues de Pointe-Noire, entre rires des enfants et applaudissements des passants. Ces parades improvisées sont l’expression d’une culture urbaine à la recherche de nouveaux codes de conduite comme la non-violence et l’élégance. Elles reflètent le désir de la jeune génération de ne pas être mise à l’écart de la société.
Dans leurs travaux respectifs, Mathilde Lloret et Francesco Guisti abordent donc la question de la mise en scène de soi et de l’identité. L’extravagance de l’habit et le décalage avec le reste de la société, qui en première lecture semblent procéder de l’artifice et du jeu, se révèlent comme l’outil de l’incarnation de la personnalité des modèles photographiés. Et pourtant, ces deux démarches à première vue similaires aboutissent à deux finalités très différentes : revendication de l’appartenance à une société chez les uns, rejet de cette même société et de ses réalités chez les autres.
Vignette © Mathilde Lloret, Les Westerners, 2009