© Franck Olivas
Espace Caviole Rue du Président-Wilson 46000 Cahors France
Franck Olivas vit et travaille dans le Var. Plasticien, utilisant la photographie et les nouveaux média, il vise dans l’image un équilibre esthétique, subtil, provoque des rapports entre le corps et l’espace, recherche une harmonie dans les relations entre le vide et la plénitude. Il résulte de la transcription de son regard, l’essence même de l’expression corporelle, de l’émotion au trouble, de la gêne au fantasme. Une certaine forme d’intelligence latente qui permet de perturber au-delà des apparences et des évidences, sans user des facilités de la provocation. Franck Olivas arrête les regards, et sollicite la faculté d’observation. Il éduque l’œil dans la dualité du sensible et de l’intelligible.
De corps en corps, images des traces laissées sur des surfaces sensibles, au gré de leurs émotions primaires, les mouvements sont nés. Les gestes ont été stoppés par les éclairs volontaires, pour former des fractions imagées du temps, des messages instantanés du corps... L’expression corporelle s’est retournée contre elle-même ! Les mouvements qui donnaient du sens oubliés, c’est la sensibilité qui a créé les mouvements... L’être nu était décidé à donner un moment de vérité. Il n’avait rien à cacher, aucun code à bafouer... « Il a écrit une histoire. Au premier essai... Il a créé la phrase sans avoir à la relire, sans corriger ce que son esprit lui avait dicté dans l’élan spontané ».
A corps perdu. Le corps est entré dans une phase de sublimation... Qui aurait pu croire que la pensée pouvait se loger dans une enveloppe si souple et volatile ? L’essence de la substance, le souffle qui provoque d’étonnantes manifestations... « Il est sorti de lui-même. Il s’est mélangé avec lui-même, s’est séparé, touché... Il s’est affronté. Il a repris ses distances. Face à face, et tour à tour dos à dos... Ce corps à corps est devenu petit à petit, tout simplement tout... Matière et énergie, ombre et lumière ». La calligraphie a cédé la place à la chorégraphie, l’environnement est devenu un son, dont elle est l’unique te?moin. L’éphémère dure grâce à l’empreinte, pour révéler la dualité du corps et de l’esprit, et dans l’équilibre de l’un et l’autre, l’harmonie.
Franck Olivas nous invite à l’exploration des fantasmes en images réimaginées, intemporel déluge de corps, et variations multiples des formes. Il nous confronte joliment aux limites de notre perception et nous ouvre au monde de?routant de l’aperception. Ce « no man’s land » poétique et touchant, cette suspension hors du temps, « en corps inconnus », chaos que nous ne pourrons plus oublier, évacuer de notre impression mémorielle, à mi chemin entre apparence et réalité, aux confins de notre animalité.
Les photographies présentées sur ce thème par Franck Olivas ne sont pas des montages. Ces images ont été réalisées dans une complète obscurité, grâce à des réglages de temps de pose très longs, et par le jeu de déclenchements successifs de flash commandés à distance. Les danseurs participant à ces constructions d’images sont invités a? improviser leur chorégraphie dans un espace confiné, et les photographies sont réalisées dans des conditions pour une grande part aléatoires. Seules les rémanences rétiniennes du corps laissé par le précédent éclair de flash permettent au photographe de prévoir et provoquer l’apparition suivante.
Dans le cadre du Festival de danse Traces Contemporaines, Franck Olivas accompagné des danseuses Léa Lescure & Prêle Mainfroy livreront l’expérience d’Essence de souffles. Pour l’occasion un studio/workshop sera installé à la Galerie Caviole. Les soirées du 21 et du 22 juillet le public du festival pourra expérimenter le dispositif en prêtant son corps dans une improvisation chorégraphique.
Vignette: © Franck Olivas