Patrick Faigenbaum, Orly-Ville, mai 2011 © Patrick Faigenbaum
Musée de la Vie romantique 16 rue Chaptal 75009 Paris France
C'est Jean-François Chevrier, critique d'art et alter-ego du photographe, qui l'affirme : «Patrick Faigenbaum est avant tout un portraitiste». Rien d'étonnant alors à ce que l'exposition Paris - Proche et lointain que lui consacre le Musée de la Vie Romantique ait une si forte composante intime.
Patrick Faigenbaum ne reprend pas le flambeau d'un Kertesz, Atget ou Doisneau ; la géographie qu'il explore est avant tout personnelle, et le territoire, métaphorique. Moins identifiable, plus inattendu et probablement plus déroutant, le portrait qu'il dresse de la capitale mêle des images de sa mère sur planches contact ou tirages à l'aspect granitique, de son appartement (le proche, l'intime familial), et des exploration des banlieues parisiennes (Montreuil, Nanterre, Saint-Denis, Rungis - le lointain géographique), ainsi que des images d'archives inédites, lointaines dans la biographie de l'artiste.
Au coeur de l'ambiance calfeutrée du Musée de la Vie Romantique, on est plongés dans l'intériorité d'un artiste singulier ; se croisent des natures mortes et des scènes de découpe de carcasses à Rungis, le Parvis de Notre-Dame et la cité d'Orly-Ville, le long d'un itinéraire imprévisible qui fait «parler les images entre elles avec une grande évidence» comme l'affirme Jean-François Chevrier. Dans sa recherche poétique, cette architecture de souvenirs et de traces revêt une forte tonalité littéraire (l'artiste évoque la Fabrique du Pré de Francis Ponge) mais également picturale - les portraits que Rembrandt fit de sa mère sont par exemple également convoqués. Si l'exposition demande probablement un temps d'adaptation, c'est celle d'un auteur dont la plume serait photographique et profondément intérieure.
Antoine Soubrier, le 26 septembre 2011.
Le Musée de la Vie romantique propose à l’automne une sélection totalement inédite de travaux photographiques de Patrick Faigenbaum ayant pour sujet la capitale. Né à Paris en 1954, cet artiste majeur de la scène contemporaine française a choisi, après une formation de peintre, la photographie comme médium plastique. Son itinéraire, commencé en 1973, est centré autour de la notion de portraits qui participent pleinement de l’identité du lieu ou de la ville choisie auxquels il donne un visage.
Au cours de ces dernières années, Patrick Faigenbaum a ainsi publié plusieurs ensembles d’images prises dans diverses régions ou villes d’Europe : Brême, Barcelone, Tulle, la Sardaigne.
« Pour cette exposition, Proche et lointain qualifient à la fois une géographie et une biographie. Patrick Faigenbaum, parisien de naissance, vit encore dans la capitale. Les lieux les plus proches sont ceux de l’intimité familiale : entre autres, un extraordinaire ensemble de portraits de la mère de l’artiste, des vues du quai de la Loire... Le lointain géographique se distribue selon les quatre points cardinaux du territoire métropolitain (dont Montreuil, Nanterre, Saint-Denis, Rungis), avec un accent particulier sur l’axe historique (les terrasses de Saint-Germain-en-Laye). Le lointain biographique est présenté dans un prologue qui rassemble, sous le titre « Rue Michel-Chasles », les images les plus anciennes de l’artiste, restées inédites jusqu’à ce jour. » (Jean-François Chevrier)
Saint Denis, avril 2011 © Patrick Faigenbaum
Vignette: © Patrick Faigenbaum, Orly-Ville, mai 2011 © Patrick Faigenbaum