© Jean Jové (1876-1957), Le jardin d’Orsay, Limoges, vers 1912
Galerie des Hospices 2, rue Félix Eboué - 87 000 Limoges Du mardi au dimanche inclus (fermée le lundi) de 10h à 19h
La Ville de Limoges (directions de l’Action culturelle, de l’Architecture et bâtiments et de la Communication) présente, du 24 juin au 25 septembre 2011, dans le cadre de la programmation de sa nouvelle saison estivale, « Limoges révélée, une ville ou l’art photographique (1839-1914) », à la Galerie des Hospices, une exposition inédite destinée à confronter le public aux formes de représentation de Limoges et de ses habitants à travers le premier volet de l’histoire de la photographie, de 1839 à 1914. S’adressant au grand public mais également à l’amateur ou à l’historien d’art, elle invite les visiteurs à porter un regard différent sur la ville en faisant appel à une mémoire tant historique que sensible.
En mettant en perspective le passage de la peinture à la photographie avec l’entrée de Limoges dans la modernité, elle met notamment l’accent sur les rapports entre art et photographie avec la naissance d’un paysage photographique de la ville. Elle témoigne aussi de la place de la ville dans l’histoire de la photographie française (de son invention en 1839 par Louis Daguerre à l’approche esthétique qui se développe avec le courant pictorialiste au tournant du XXe siècle) et de sa place de précurseur dans le reportage photographique de guerre, dans l’illustration d’évènements comme l’incendie de Limoges en 1864, ainsi que sur le plan technique.
Elle réunit quelque 300 pièces originales, pour la plupart présentées pour la première fois, pro- venant de collections encore inédites du patrimoine privé et de collections publiques (photographies, tableaux, objets d’art, documents originaux). À cette occasion, le fonds Hippolyte Blancard, prêté par la Bibliothèque Nationale de France est à découvrir. Ces photographies entièrement inédites constituent l’un des plus importants fonds de représentation photographique de la Ville de Limoges et donnent une vision unique du Limoges des années 1880.
Organisée de façon thématique en 11 espaces, la présentation suit les grandes étapes de la photographie à Limoges au XIXe siècle : le temps des pionniers ; l’âge d’or du portrait ; photographier l’évènement ; Jean-Baptiste Audiguet : un premier regard sensible sur Limoges ; Les paysages de Limoges et de ses environs : bords de Vienne, Cathédrale Saint-Etienne, Château de Châlusset; Hippolyte Blancard : un photographe parisien regarde Limoges ; Dans le ventre de Limoges et photographie, art et industrie ; la belle époque des amateurs ; Jean Jové, un maître du paysage limousin ; Paul Burty Haviland, itinéraire d’un jeune homme entre New York et le Limousin ; Paul Burty Haviland, un photographe pictorialiste.
Le commissariat de l’exposition a été confié à Jean-Marc Ferrer, responsable éditorial des Ardents Éditeurs, assisté d’Étienne Rouziès, conservateur, responsable du Pôle Limousin et Patrimoine de la Bfm de Limoges. La scénographie, permettant de mettre en relation peinture et photographie, a été réalisée par Jean-Marc Ferrer associé à Matthieu Bussereau.
© Jean-Baptiste Audiguet (1811-1897), Blanchisseuses du Pont Saint-Étienne, vers 1870-75, Coll. BFM-Limoges
© Paul Burty Haviland, Gladys Granger
Autour de l’exposition, à la Bfm, des conférences vont être organisées avec des spécialistes de la photographie. Dès le 25 juin prochain, après une présentation générale de l’exposition, les commissaires abordent les grands thèmes liés à l’art photographique à Limoges. Les 28 juin et 17 septembre 2011, ce sont les thèmes « Des primitifs aux pictorialistes : une histoire anecdotique des techniques photographiques au XIXe siècle » et de « La république des amateurs : les photographes amateurs autour de 1900 » qui sont développés. L’exposition « Limoges révélée » met en avant la place éminente de Limoges dans l’histoire de la photographie française. Cette exposition permet aux visiteurs d’aborder l’histoire de la photographie à Limoges au XIXe siècle selon différentes thématiques ou grandes figures de la photographie de l’époque. À travers de nombreux tableaux, photographies et objets d’art, les spectateurs sont invités à remonter le temps, des pionniers, tels Ardant du Masjambost, Bonnaud, Fournier, la famille Gay-Lussac, Maucomble, etc., au pictorialisme, premier mouvement international reconnaissant la photographie comme un art, avec Paul Burty Haviland, fils du célèbre porcelainier Charles Haviland. Par ailleurs, les images en couleur de Jean Jové, autochromiste, sont présentées pour la première fois au public.
Contexte/Les débuts de la photographie : En 1839, devant l’Académie des Sciences, François Arago annonce officiellement l’invention de la photographie par Louis Daguerre. Le daguerréotype, procédé chimique sur plaque de cuivre, connaît une diffusion très rapide. Dans les années 1840, les amateurs se professionnalisent et installent les premiers ateliers à Paris et en Province où sont tirés les portraits de la bonne société. À partir de 1855, le daguerréotype, procédé long et non reproductible, est supplanté par le tirage sur papier. Progressivement les techniques se simplifient jusqu’à l’apparition du kodak créé par Georges Eatman, un appareil à bas coût, maniable, petit et facile d’utilisation. Ainsi, la pratique de la photographie se démocratise progressivement et les premiers clubs d’amateurs apparaissent à la fin du XIXe siècle. Une réflexion esthétique se construit autour du nouveau medium : certains photographes revendiquent la qualité d’artistes au même titre que les peintres. Une approche esthétisante se développe ainsi avec le courant pictorialiste au tournant du siècle.