© Pol Pierart
Pol Pierart est né en 1955. Il vit et travaille à Liège. De 1972 à 1978, il a fait ses études à l’Académie royale des beaux-arts de Liège (section peinture décorative et option photographie). Il expose depuis 1979 ses peintures et photographies dans de nombreux musées et galeries belges et étrangers. Il a publié à ce jour cinq monographies, toutes éditées ou co-éditées par Yellow Now : La photographie, comme c’est abusant (1991), Ça fait du bien d’ôter ses choses sûres (2000), Photos pour faire un monde (2004), Je suis photortographe (2006) et La vie en ronces (2007). Son travail est également représenté par la galerie Jacques Cerami (Couillet) et par l’Espace Contretype (Bruxelles). Il expose actuellement à l’Accademia di Belli Arte de Venise, dans le cadre de la 54e Biennale d’art contemporain.
© Pol Pierart
« Dans l’œuvre photographique de Pol Pierart, le médium, parce qu’il est décliné dans la simplicité et l’immédiateté du noir et blanc, favorise la lecture de l’image, le déchiffrement des mots et de l’humour. De petits écriteaux blancs, disposés auprès d’objets avec lesquels ils interagissent ou présentés sur fond de vues extérieures, donnent à lire de courtes phrases fonctionnant à la manière de slogans, de maximes ou d’expressions subtilement détournés, notamment par le recours à l’homophonie. Dans d’autres images, à l’instar de ce que pratique l’artiste en peinture, un mot est transformé par la réécriture de certaines lettres ou par le truchement d’une graphie différente pour ouvrir sur une double lecture. L’environnement immédiat de l’artiste, son cadre de vie et les objets qui l’entourent lui procurent les supports de ses réflexions. Il n’est dès lors que logique qu’il se mette parfois lui-même en scène, ne désirant pas se soustraire à cette vision de l’humanité dont il épingle les problèmes et contradictions, en une satire tendre ou plus mordante lorsqu’elle stigmatise la situation sociale voire politique. Les œuvres, à l’image du fil de la vie, passent du registre le plus trivial, le plus frivole au registre le plus grave, souvent empreint de poésie. Et si ces images reposent sur le principe du jeu de mots, elles invitent néanmoins le spectateur, dans le battement du décryptage, à convoquer son propre vécu, étant bâties à partir de ces anecdotes qui rythment le quotidien de tout un chacun. »
Anne Wauters