
© Marc Michiels
Le photographe plasticien Marc Michiels présente une série de triptyques photographiques réalisés à partir de tableaux de grands maîtres : Le Radeau de la Méduse peint par Géricault, La Déposition du Christ vue par Ribera, Bethsabée au bain de Rembrandt... S’intéressant à la représentation des corps dans la peinture, il zoome sur certains détails, visages, torses ou jambes des personnages, qu’il réinterprète de manière lyrique en les nimbant de couleurs lumineuses. Ses images sont réalisées à l’aide d’un appareil argentique, par un procédé de superposition et de recouvrement. Une fois la pellicule achevée, il la rembobine et re-photographie sur le film impressionné en plaçant des gélatines colorées devant son objectif ou en peignant les négatifs pour donner un aspect liquide aux photographies. Son but : «Peindre avec la lumière». Il s’inspire pour cela des grands coloristes que sont les peintres Kupka et Kandinsky, ainsi que des vitraux des églises où les images sont révélées par la lumière. Dans Corps et Corpuscules, Marc Michiels exploite l’ambivalence de la lumière qui, si elle donne corps aux objets, a aussi le pouvoir de les dissoudre et de nous aveugler. Un travail partiellement contrôlé où le hasard et la chance entrent en jeu, le résultat final ne se découvrant qu’au tirage. Se révèlent alors des visions subjectives et fantasmatiques que l’observateur interprétera librement.