
© Pascal Biston
Centre Permanent de la Photographie Maison Chazaly 48310 Fournels
Associant photographies et témoignages, loin des clichés sur le monde rural, cette exposition invite à une rencontre avec un métier et un territoire.
A la demande du CPIE des Causses Méridionaux, le photographe Pascal Biston a suivi, saison après saison, les éleveurs caussenards. Ses portraits chaleureux disent d’assez près la réalité plurielle de ce métier d’aujourd’hui, dans ses dimensions techniques et passionnelles. On découvre aussi, portrait après portrait, une culture pastorale en mouvement et une activité qui reste essentielle à l’avenir économique et écologique de ce petit bout du monde comme à celui de bien de territoires.
Lorsqu’on évoque les Causses, immédiatement des images s’imposent de paysages aux lumières splendides, mosaïques de landes, de falaises vertigineuses et de reliefs ruiniformes, de bâtisses altières et de murets à pierre sèche. Mais de femmes ou d’hommes guère, sauf quelque berger gardant des brebis au parcours. Cette image d’une contrée minérale, préservée mais déserte, perception inscrite de longue date dans l’histoire, occulte souvent sa dimension humaine pourtant bien réelle.
Pourtant, sur les Causses comme ailleurs, c’est d’abord l’activité humaine et en premier lieu ici le pastoralisme, qui a fait et continue de faire ce pays, tant d’un point de vue économique qu’environnemental.
Saison après saison, Pascal Biston est allé à la rencontre des éleveurs caussenards. Des images qu’il nous propose, il ressort d’abord cette proximité essentielle, parfois cette intimité, entre l’éleveur et ses bêtes, entre une profession et un territoire. Ses portraits chaleureux disent d’assez près la réalité plurielle de ce métier d’éleveur aujourd’hui, dans ses dimensions à la fois techniques et passionnelles.
Des paroles d’éleveurs, extraites d’entretiens, complètent ces photographies. Les paysages caussenards sont aussi présents, nécessaire respiration, regard sur ces espaces du bout du monde, dont la beauté irréductible ne peut se comprendre sans référence à ceux et celles qui les habitent et les font vivre.
Le Centre Permanent de la Photographie s’est lancé le défi de donner à l’art photographique une place privilégiée, dans un lieu insolite, et de marier avec subtilité environnement et art. Les murs du Centre ne peuvent pas renier leur histoire, le patrimoine naturel et humain qui l’ont façonné. C’est pourquoi le Centre Permanent de la Photographie, grâce à l’image, entend donner un éclairage neuf sur le paysage, la nature et les Hommes de Lozère. Mais cette lumière dont le CPP a besoin vient de plus loin, d’images différentes, cosmopolites et contemporaines. Car c’est au-delà des frontières lozériennes que ce lieu puise de l’énergie et peut ainsi défendre la photographie avec un grand P.