© Edith-France Lesprit
Galerie Roussard 7 & 13, Rue du Mont Cenis 75018 Paris France
La galerie Roussard, pourtant spécialisée dans la peinture du XIXème et XXème siècle, ouvre pour la première fois ses portes à la photographie en présentant, du 19 mai au 10 juin, Tribus, une exposition exceptionnelle de photographies noir et blanc prises dans les années 60 et 70 par Edith-France Lesprit, une ethnologue française, sur des tribus aujourd’hui disparues ou en danger d’Asie du sud-est.
Véritable aventurière, début 1964, à la fin de ses études universitaires, Edith-France Lesprit est partie de Paris en Renault 4L pour un périple de cinq ans lors duquel elle est allée à la rencontre de nombreuses tribus sur le continent asiatique. Elle n’était âgée que de 26 ans. Elle choisit pour sujet de thèse la tribu des Ibans, célèbres guerriers coupeurs de têtes, et s’enfonce dans la jungle de Bornéo pour aller à leur rencontre en 1965. Elle vivra plusieurs mois à leurs côtés et partagera leur mode de vie.
Cette exposition montre des clichés, dont certains auront bientôt cinquante ans, pris par l’ethnologue dès sa première rencontre avec des tribus aborigènes en 1964, puis tout au long de son périple de cinq années. Par la suite, elle repart en Asie du Sud Est afin d'aider les plus démunis. L’exposition présente des tribus de Thaïlande, Malaisie, Australie, Laos, Inde et Taïwan. Parmi eux, les Ibans de Bornéo, mais aussi les Gubabingus d’Australie, derniers survivants de la culture paléolithique inférieure, les Balouches d’Iran, redoutables négociants au caractère rustre, les Karens, fumeurs d’opium… Ces clichés rares, présentés pour la première fois au public, montrent des tribus souvent méconnues et sont parmi l’un des seuls témoignages de cultures et de modes de vie aujourd’hui disparus.
Edith-France Lesprit fait la connaissance de Mère Teresa en 1967, elle travaille dans ses missions religieuses d’Inde et du Bangladesh appelées « mouroirs » et depuis consacre sa vie à la cause humanitaire apportant son aide aux plus démunis.
La Galerie Roussard a fait le choix d’organiser cette exposition photographique pour le témoignage unique que représente ces photographies et parce qu’elles sont réellement artistiques. C’est une très belle occasion de sensibiliser le grand public sur la fragilité de ces peuples qui font partie de notre patrimoine.
Edith France Lesprit, photographe amateur, a su saisir ces hommes et femmes avec émotion : La candeur de deux enfants australoïdes jouant du didgeridoo, paisiblement assis dans la savane, la complicité d’un enfant et sa grand-mère karen fumant tous deux la pipe autour du métier à tisser, la timidité d’une femme Ami face à l’objectif... Des prises de vue sont tout à fait originales pour l’époque et ses photographies sont d’une grande qualité esthétique.
L’exposition présente plus de quarante photos en noir et blanc. Ce sont des tirages limités et signés, mis en vente à cette occasion. Comme toujours, les bénéfices recueillis par Edith-France Lesprit serviront à financer ses causes humanitaires.