Après trois décennies d’activité Robert Hofer, figure majeure du photojournalisme valaisan, livre à travers une exposition et une publication le meilleur de son champ d’observation favori: l’humain.
Le Musée de Bagnes propose cet été, du 2 juillet au 25 septembre, sous le titre «Robert Hofer - Incertain regard - Introspective d’un photographe de province» une exposition extraordinaire.
Un regard vif et espiègle sur tout ce qui a trait à l’humain Si l’événement mérite ce qualificatif, c’est d’une part parce que Robert Hofer est une figure majeure du photojournalisme valaisan. Photographe de presse, co-fondateur de l’association «Enquête photographique en Valais», le Sédunois est reconnu pour ses contributions remarquables à de nombreux ouvrages historiques, socio- logiques ou artistiques, mais aussi depuis quinze ans pour ses expositions. D’autre part Robert Hofer, c’est une vision singulière, un regard vif et espiègle qui se porte sur tout ce qui a trait à l’humain, son champ d’observation favori, pour une œuvre qui se décline essentiellement en noir et blanc.
Un ouvrage, 361 photographies. En attendant, le duo formé de l’artiste et de Julia Hountou, docteur en histoire de l’art, met la touche finale à l’ouvrage qui sera bientôt imprimé sous le même titre que l’éphémère exposition: trois cent soixante-et-une images sélectionnées par le photographe et réparties en cinq chapitres – Reportages, Portraits, Artistes, Presse et Variations.
«Pudique, discret tant sur son travail que sur lui-même, le photographe accepte ici de se dévoiler avec sincérité», écrit en introduction Julia Hountou. Ses textes portent un regard juste et déroulent une analyse professionnelle des images, de leur composition et de leur expression, sans emphase, avec juste ce qu’il faut d’interprétation.
Or, en trois décennies d’activité, Robert Hofer a créé une incomparable documentation sur la vie valaisanne: 600'000 négatifs et 100'000 images numériques. Pourtant, jamais jusqu’ici il n’avait pris le temps de se livrer à un travail de mémoire. Sur l’invitation du Musée, il s’est penché sur ses archives et en a extrait quelques centaines d’images.
Exposition entre Musée, barrage et pâturages Extraordinaire, cette exposition l’est aussi par la mise en scène proposée par Bertrand Deslarzes, historien et chargé culturel de la commune de Bagnes, qui défie les lois du genre. Au Musée de Bagnes, certes, mais aussi sur le barrage de Mauvoisin et sur les hauts de Verbier; sur papier, sur aluminium ou sur bâche; les photo- graphies de Robert Hofer trouveront cet été dans l’immensité et la splendeur du val de Bagnes un cadre à leur mesure.
© Robert Hofer.
Un parcours guidé par la passion. Au-delà du commentaire, on découvre également comment le jeune Robert est arrivé à la photo- graphie, quel a été son premier appareil, acheté à 17 ans avec son maigre salaire estival d’aide ferblantier, puis on suit son cheminement peu à peu vers un professionnalisme accru, en commençant par son engagement au Journal du Valais puis ses quatre années passées aux côtés du photographe Oswald Ruppen.
«Pour moi, dit Robert Hofer, l’ailleurs commence déjà après le pas de ma porte, même avant».
Pour voir le site du musée, http://www.museedebagnes.ch/ .