
L'exposition HighBeam d'Irène Billard est une invitation au voyage dans l'espace intérieur d'une jeune artiste, aux travers de ses interrogations, ses obsessions et ses exutoires.
C'est aussi l'histoire d'une rencontre entre la galerie Da-End - jusqu'alors habituée à côtoyer l'univers des artistes nippons - et une artiste française. Car dès les prémices de cette rencontre est née une question invitant à la collaboration : outre la qualité de son travail, qu'y a-t-il dans la tête de cette jeune artiste fraîchement diplômée qui suscite d'emblée l'intérêt ?
Un premier élément de réponse pour Irène serait son ambivalence, d'un côté un univers assez austère, d'un être distant en questionnement sur la mort, peut être dû à la rigueur d'une éducation reçue en école privée catholique de jeunes filles, et de l'autre une nature tranquille et lumineuse, capable d'extraversion et d'ouverture aux expériences humaines et à ses réjouissances. Les autres indices sont concentrés dans cette première exposition : quatre séries de photos White Space, Dew Point, I I I I I et Walls nous parlent d'un «sentiment de suspension entre le vivant et l'inerte». Enfermés dans des coffrets d'autres photos prolongent la démarche de l'artiste, tandis que sa voix gravée sur un CD nous emmène dans des rêves enregistrés jour après jour durant les trois mois de préparation de l'exposition, témoignant de l'activité incessante de son inconscient et nous racontant sa vie surréelle, fantasmée. Quant à la vidéo Vultures, des vautours en vol plané, elle semble confirmer le désir profond d'Irène : «parvenir à toucher l'insaisissable». Tout est là pour nous en apprendre un peu plus sur cette curiosité contemporaine...