« Véritable tribu urbaine, la communauté des coursiers à vélo ( couriers en anglais ) a ses propres codes, son langage et ses pratiques. Le coursier, sans arrêt en déplacement, a une connaissance quasi totale de la ville et évolue dans le trafic avec aisance. Il ne s’agit pas d’un employé ordinaire, mais d’un être indépendant qui, tel un vagabond, emporte avec lui l’essentiel de ses affaires. Pour ces individus au style de vie alternatif, la liberté et l’indépendance sont tout autant une aspiration qu’une forme de refus de l’ordre établi.
Qui n’a jamais ressenti un frisson lui parcourir le dos à la vue d’un coursier évitant de justesse un bus ou une voiture ?
Lors d’une journée de travail de dix heures, un coursier passe entre cinq et six heures sur son vélo. Il parcourt entre quatre-vingts et cent kilomètres et roule à une vitesse moyenne de 20 km/h, soit deux fois plus vite que tous les autres moyens de transport. La plupart du temps, il est payé à la course. Seuls son talkie-walkie et son téléphone portable le rattachent à son entreprise. »
© Iorgis Matyassy