
« Il fait nuit au jardin. La déambulation est tranquille. Mais à cette quiétude, se mêle l’inhospitalité, au confort se mêle l’étrangeté. Celle-ci nous renvoie à l’extérieur de nous-mêmes, nous aspire dans une dramaturgie malgré nous. Elle peut provoquer la peur. Dans ce jardin, ne règnent plus qu’ombres, malfrats, insectes et lumières électriques. »
C'est ainsi que Laurent Grivet décrit son livre Nuit : ses photographies, prises à la lumière orangée des lampadaires, nous font sentir comme perdu au milieu de ces maisons à l'air inhabité, ces aires de jeux pour enfants désertes et ces grands parcs vides. Couleurs et lumières nous transportent dans un univers à l'atmosphère pesante et angoissante. Le lecteur prend la place du rôdeur et se promène à cette heure tardive près des maisons et dans leur jardin, au milieu des ombres et du silence, parfois caché dans les buissons à la manière d'un voyeur nocturne, comme Kohei Yoshiyuki dans sa série The Park (1979).
Edité par les éditions LENDROIT (Rennes), ce livre d'une quarantaine de pages a été imprimé à 500 exemplaires.