Yves Hayat avoue s’intéresser plus à la manipulation du réel et à ses images «imaginées». Son travail aux confins de la photographie plasticienne, de l’installation et de la Figuration narrative propose des visions où la part de théâtralisation fait corps avec le projet.
Véritable consommateur visuel, il photographie, télécharge, retouche, recadre… bref, il met en scène. Par un jeu de superpositions, de décalages, de détournements, il met en confrontation le passé et le présent, la beauté et l’horreur, l’indifférence et le fanatisme, le réel et l’imaginaire. Il essaie de concevoir, à travers un questionnement sur les rapports art / politique / médias, des oeuvres critiques où transparaît une attirance plastique pour la culture des médias, du cinéma et de la publicité. Grâce aux avancées technologiques (internet, le numérique, l’impression sur nouveaux supports,...), il tente d’élaborer une sorte de constat de notre histoire, de notre société dans ce qu’elles ont conçu, transformé, détruit. Il me semble cependant important de garder à l’esprit que lorsqu’une œuvre nous confronte à notre monde, elle est là aussi bien pour poser une interrogation que provoquer un sourire ou créer un malaise… C’est alors qu’elle échappe au lieu commun.