Depuis de nombreuses années, il est difficile de raconter Beyrouth sans tomber dans les lieux communs. Giulio Rimondi, un jeune photographe italien qui vit et travaille à Beyrouth, a gagné ce pari. Ses images, accompagnées des vers du vieux poète Christian Ghazi, évoquent des atmosphères intimes, des moments de solitude et le souvenir douloureux de la guerre. On n’y voit presque pas trace de la Beyrouth célèbre, celle du plaisir, de l’argent et du sexe. Rimondi photographie une ville nocturne et silencieuse où surgissent, un instant éclairées, des personnes et des scènes marginales.
« Dans le désert de la gare, à 4 heures du matin, une famille attend le bus pour la Turquie. Un gardien de nuit allume une énième cigarette. Une clocharde est assise, immobile, devant la Mosquée. Les images de Beyrouth Nocturne sont trempées dans un noir débordant, accompagnées seulement par les vers du vieux poète libanais Christian Ghazi qui a encadré le travail du photographe avec ses textes. Des solitudes, des atmosphères intimes hantées par le souvenir angoissant de la guerre: aucune trace de la célèbre Beyrouth du divertissement, de la luxure et du luxe, mais une ville sombre et silencieuse dans laquelle remontent parfois à la surface, éclairées juste pour un instant, des gens et des scènes de vies marginales.»
“Il n’est pas facile de parler, de raconter Beyrouth sans tomber sur des clichés. Ce que j’aime des photos de Giulio est sans doute cette ‘ vitalité statique’ qui en ressort”. Renato Miracco, critique
“Une Beyrouth nocturne, sans putes, sans néons rutilants, sans fête, même pas fausse, même pas jouée, habitée par des hommes et des femmes seuls. Le noir débordant devient plutôt un silence”. Ferdinando Scianna, photographe (Magnum)