Exposition Sophie Delaporte chez Astier de Villatte, à l'occasion de la sortie du livre "Sophie Delaporte & Astier de Villatte".
Le livre de 144 pages et l'exposition d'une soixantaine de photographies dévoilent 10 ans de collaboration et nous permettent de découvrir des images jusque là inédites. Comme le souligne la célèbre critique américaine Vicki Goldberg dans la préface du livre, "Les photographies de Sophie Delaporte pour Astier de Villatte comptent autant de mystères que les romans de Simenon, autant d’ambiguïtés que les tableaux de Dali, autant de facéties que les textes de Noël Coward. Les intrigues sont délibérément postmodernes ; les actions sont inexplicables, il n’y a aucun crime à élucider et la solution ne repose que dans l’imagination du spectateur. L’ambiguïté règne en maître: six centimètres d’incertitude valant évidemment toujours plus qu’un mètre de limpidité. Le fantasque est l’une des facettes d’un humour décalé qui associe la mélancolie, les symboles et l’absurdité ; qui joue avec les fantasmes ; qui savoure l’étrange et presque le ridicule. En résumé, son art s’accorde parfaitement aux meubles, aux blanches céramiques et aux bougies imaginées par Astier de Villatte, l’entreprise créée par deux hommes dont les produits comprennent la copie en céramique faite à la main d’un moule à gâteau Louis XV déniché dans une poubelle, et une bougie dont le parfum évoque un château écossais hanté, effluve ambigüe par excellence. Ces deux hommes et une femme, créateur également, ainsi qu’un chat très talentueux, sont les principaux modèles de Sophie Delaporte. La palette et la lumière de Delaporte font d’élégantes références à l’histoire de l’art. Une femme allongée au milieu des ténèbres dans un flou qui rappelle les impressionnistes tardifs est somptueusement éclairée par les reflets aux couleurs chatoyantes d’une bougie (au parfum idiosyncrasique) : une photographie aussi dramatique qu’un tableau de Ribera. Plus souvent, Delaporte s’aventure en territoire surréaliste : un homme effectue un ballet hésitant avec une feuille de papier, un autre entreprend de se peigner avec une fourchette, un couple entretient une intime conversation sur un sol jonché d’un fatras de chaises renversées. Delaporte emprunte au film muet pour présenter une série de quatre photographies d’un homme qui joue à faire tourbillonner un patchwork aux couleurs éclatantes qui le cache au début et finit par le recouvrir entièrement. Des séries comme celles-ci rappellent les folioscopes ou, peut-être, puisque leur auteur a l’imagination d’un lutin espiègle, les planches d’Eadweard Muybridge sous marijuana Sur une photographie, un homme surgit de derrière le buste classique qu’il tient dans ses bras. On dirait qu’il commente le cliché de Delaporte, qui fait d’obscures références à la peinture classique, mais réussit à subvertir tout le reste, y compris, cela va sans dire, nos attentes." Entrée libre du Lundi au Samedi, de 11h00 à 19h30. Astier de Villatte 173 rue Saint Honoré 75001 Paris.
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