Exposition de photographies de Werner Schroeter réalisée par Christian Holzfuss Fine Arts, Berlin, et présentée à Paris avec la complicité de Ronald Chammah dans le cadre de la rétrospective Werner Schroeter. La beauté incandescente organisée par le Centre Pompidou du 2 décembre 2010 au 22 janvier 2011.
À part les initiés, personne ne savait que le réalisateur Werner Schroeter, décédé en avril 2010, était un photographe aussi prolifique, et ceci depuis le début de son travail artistique pour l’opéra et le cinéma autour des années 1970. Les photographies de Werner Schroeter ne sont pas des travaux préparatoires, mais des oeuvres en elles-mêmes, autonomes. Parmi les compositions de paysages et de natures mortes, on découvre de nombreux portraits de personnes avec qui il aimait travailler, ses amies comme Isabelle Huppert ou Magdalena Montezuma. Les photographies sont réalisées de manière spontanée, improvisée, et en même temps très recherchée, utilisant la lumière existante et l’endroit du moment. Il aimait se servir d’appareils photo de petit format, des Polaroids, Minox ou appareils jetables.
Toutes ses photographies évoquent la profondeur psychologique des sujets et révèlent une grande sensibilité pour la composition et le jeu, tel, à l’époque, Stanley Kubrick qui était photographe avant de passer à la réalisation de films. Schroeter, qui aurait fêté ses 65 ans cette année, est désigné comme étant « un des derniers grands mélo-dramaturges du cinéma européen ». Son langage artistique intense cible l’image singulière au cœur même de la narration visuelle.
Pour la première fois en France la Galerie VU’ montre une sélection de ses photographies.
Alexandra von Stosch, historienne d’art