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Un regard poétique sur un Japon jouant l'éternité de la tradition et du moderne.
Sans jamais mettre en scène, Fabien Lemaire en arrive, par une précieuse alchimie, à nous conter une histoire, dans laquelle chaque Transparence crée un tableau vivant.
Telles les portes d'un temple, ses œuvres ouvrent et délimitent un espace sacré, une frontière vers un autre monde, entre réel et imaginaire.
TRANSPARENCE par Vincy Thomas
La rencontre avec un photographe commence toujours par la captation d'un regard. Que va-t-il saisir de vous ? Où se situe le désir d'enclencher la prise? Que va-t-il faire de ce cliché pour que l'image évoque tout, sauf un cliché ? Fabien Lemaire se nourrit de ce monde qui l'entoure, diurne ou nocturne. Fabien Lemaire dépasse l'aspect figé et glacé de la photographie en y insufflant son amour de la peinture, le naturalisme du sujet et l’artifice des technologies. Chaque instantané se transforme alors en tableau. L'eau comme la lumière deviennent matière et maquillage. La mue des éléments agit comme un effet d’optique.
Parce qu'il joue sur la superposition, les jeux de transparence, la saturation des couleurs, ses oeuvres dénaturalisent tout être vivant et humanisent les villes et les objets. Son monde ne fait qu'un, mélangeant le jour et la nuit, la chair et la matière, la peau et les rayons de soleil. Tout fusionne. Le minéral et l'urbain, le temps immuable et l'instant éphémère. Les distances se rapprochent, les instants se confondent. Mais au-delà de la mondialisation, de la matérialisation, Fabien Lemaire insuffle une vision plus spirituelle, souvent végétale et toujours très humaine. Une chaleur qui provient de cette lumière que capte l’appareil photographique. L’invisible alors devient évident.
Cette impression d'étrangeté prend sa source dans cette pulsion maîtrisée à mettre en osmose et en symbiose ce qui s'oppose. Dépasser les frontières du cadre où les bords n'ont plus de sens. Seuls comptent les corps, épurés et sensuels, les décors, si peu étrangers et reflétant un ailleurs indéfini.
Ses oeuvres sont un mixage où les arts se mélangent, où le vivant et la matière se métissent. Mais il ne s’agit pas de mettre en cage des gens de passage. Il n’y a ni culte de l’apparence ni esthétisme de l’atmosphère. Au contraire. Paysages et visages sont des éléments figuratifs qui alimentent des voyages, immobiles et intérieurs. Ils nous dépaysent comme ils nous dévisagent. Remodelés, ils nous emmènent dans un autre monde, souvent merveilleux, parfois virtuel, jamais artificiel.