Pour sa première exposition, l’auteur a choisi de tourner son regard vers une nature secrète, ou pour le moins discrète, à la manière du psychiatre suisse Oscar Forel qui, dans ses fameuses Synchromies, avait révélé au grand public la beauté fascinante et abstraite des écorces d’arbres. Par ses photographies de cristaux de glace des rivières du Pays-d’Enhaut et de la Gruyère, sortes d’inflorescences lumineuses doublement figées par le froid et l’image, l’auteur déverrouille l’espace au point que l’on ne distingue plus ce qui est petit de ce qui est grand. Le temps lui-même semble figé dans des jeux de lumières pourtant éphémères qui nous plongent vers nos origines mystérieuses. Ce choix de la transparence, comme un trait d’union entre le concret et l’abstrait, entre le visible et l’invisible, c’est un hommage du photographe à la nature qu’il aime tant et qu’il considère comme le médium le plus sûr pour aller à la découverte de soi-même.