Emmanuel Berry fait le choix délibéré de ne s’intéresser qu’aux seuls abords.
Déambulant dans les rues, les sous-bois, les champs d’Oswiecim, le photographe interroge les limites, les frontières du camp d’Auschwitz en travaillant sur les entours, sur la lumière et le temps suspendu…qu’en l’absence de toute image directe et évocatrice notre mémoire seule recompose.
Marion Vivier – CHRD Lyon
« C'est en silence que je me suis rendu à Oswiecim, je venais de quitter Cracovie, une ville sans doute romantique, aux couleurs variées. Je ne sais pas ce qui pousse un photographe à se rendre aux frontières du visible ; en tout cas, il s'agit bien précisément pour ma part d'une quête où la photographie se révèle à nouveau peu à peu, se glissant obstinément là où on la rejette. Sincères sans être fragiles, les images se fabriquent presque d'elles mêmes. Je le pense.
Après avoir cherché quelques fantômes oubliés, calmement je me suis accordé plusieurs jours de répit dans ces « alentours » où la lumière excelle dans son rôle de manière immuable, comme partout ailleurs. J'ai donc photographié ces à côtés sereinement, là où le gris reste vert, bleu et doux à la fois. J'espère que ce que je sais ne contamine pas ce que je vois. »
Emmanuel Berry