Cité de l'Architecture et du Patrimoine 1 place du Trocadéro 75116 Paris France
Mois de la photo 2010 Point information 5,7 rue de Fourcy 75004 Paris France
Cette exposition propose d’observer et de s’interroger sur la photographie aujourd’hui dite d’architecture en prenant comme règle du jeu les rapprochements possibles ou les similitudes entre deux collections, l’une italienne et l’autre française. La première est issue de la collection photographique d’une fondation italienne privée, la Fondazione Sandretto Re Rebaudengo. La seconde est celle d’une institution publique, la Cité de l’architecture & du patrimoine, conservant un fonds d’artiste du xıxe siècle au musée des Monuments français.
Au travers de cette mise en regard, il ne s’agit pas ici de montrer une histoire de la photographie d’architecture mais davantage de créer un dialogue entre deux collections qui, pour les oeuvres du xıxe siècle, se rencontrent autour d’un sujet commun et questionnent sur le principe même de collection, thème cette année du Mois de la photo. Qu’est-ce qu’une collection ? La réunion d’un ensemble d’objets d’un même type. Cette courte définition prend une signification différente selon la personne qui détient cet ensemble et selon la valeur sous-tendue qui lui est conférée. Le choix est nécessairement sélectif. Tous les objets de même nature ne sont pas pris en compte. Un certain nombre de règles initiales définissent ce qui doit ou non rejoindre la dite collection. La période, le thème ou encore l’auteur peuvent en déterminer les limites. Le principe de série ou d’accumulation choisie peut constituer un des préceptes tel que l’établit la définition du Littré : Assemblage d’objets d’art ou de science. Ainsi, la Fondation turinoise a élargi sa vocation dédiée à l’art contemporain et s’est lancée dans une politique d’acquisition de photographies anciennes de l’ensemble de l’Italie, en privilégiant le Piémont.
La collection offre les représentations de paysages, mais aussi de villes, d’architectures et de monuments, témoins fidèles du « Grand Tour ». Le musée des Monuments français conserve des photographies issues du fonds de l’atelier Geoffroy-Dechaume, sculpteur de Viollet-le-Duc, dont le but initial n’était pas de créer une collection photographique. Pourtant de par ses activités et ses centres d’intérêt, il a constitué une collection à part entière. Dans cet exercice de comparaison, les plus importants photographes et ateliers du xıxe siècle se mesurent : Marville, Nègre, Mestral, les frères Bisson, Baldus ou encore Le Lieure, Lotze et Bresolin, Alinari et Broggi, Macpherson et Constant, Flachéron et Caneva, Cuccioni et Sommer.
À ce dialogue établi entre les oeuvres photographiques italiennes et françaises du xıxe siècle, seront associées des images de photographes du fonds d’art contemporain de la Fondation permettant de percevoir leur regard sur le thème de l’architecture seule ou inscrite dans la ville. Ainsi, au travers d’oeuvres de Guirrhi, Basilico ou encore Thomas Struth, les champs d’investigation et les points de vue perdurent sur l’espace construit. La photographie d’architecture laisse entendre une mise en abîme : à la construction du bâti se superpose la construction de l’image. Contrairement à l’image en mouvement, de par sa composition, l’image construite se fige dans le médium photographique : deux stabilités se superposent. Elle est peut-être parmi tous les sujets celui le plus intrinsèquement lié au terme « construction ». La Mep prête une oeuvre issue de sa collection et choisie en regard de l'exposition.