Rencontres Photographiques d'Art'Lon Place Léopold 6700 Arlon Belgique
Trop de netteté, trop de précisions, m'ont peut- être conduit à une pratique moins formatée, plus libre. Ainsi, depuis quelques années me suis- je mis à « développer » un projet de photographie plus « suggestive » . En cela, je me réclame d'une certaine similarité philosophique avec le mouvement pictorialiste du XIXème siècle. Sans contrainte de thème et / ou de technique, les résultats obtenus, surgissent d'une conjonction entre ma volonté première, les capacités du matériel utilisé et les accidents de prises de vues toujours possibles. Convaincu qu'il n'est pas de hasard, je suis par contre persuadé d'un dessein de « l'accident » et je me dois d'en tenir compte dans mon travail. Sans volonté de le provoquer, je l'attend donc ! Le plus difficile étant de garder un regard et des intentions vierges lorsque je photographie, peu de prises de vues sont exploitables dans le sens de ma démarche, c'est pourquoi je ne travaille jamais sur des sujets récents: mes photos doivent mûrir, décanter, « se patiner »; ils datent souvent de plusieurs années. Lorsque je ressors ces archives, c'est un autre regard qui observe et une créativité spontanée, qui produit une nouvelle image, le plus souvent sans rapport avec l'intention d'origine; un fruit de la mémoire et des émotions ou sentiments nouveaux, inévitablement apparus au cours des années. Le choix d'un format carré s'explique par une longue pratique de l'Hasselblad. Depuis le passage au numérique, le format carré est devenu inabordable, mais j'ai remarqué que mes prises de vues prenaient toujours tout leur sens dans ce format et qu'inconsciemment, j'avais toujours tendance à cadrer « carré » La série que je vous présente aujourd'hui, et que je souhaite exposer pour la première fois, date de 2006 et fût travaillée au cours de l'année 2009. Elle résulte d'un reportage familial sans intention précise.