
Le climatiseur est un composant du mobilier urbain newyorkais aussi courant que le sont nos colonnes Morris parisiennes. On lui prête peu d’attention car sa fonction n’est pas initialement ornementale, même si sa face extérieure donnant sur la rue sert parfois de support aux auteurs de tags. C’est sur cette face extérieure du climatiseur new-yorkais que porte cette série de photographies réalisées en août 2009. Côté pile d’une boîte produisant un incessant ronronnement à l’intérieur des bâtiments, ces « arrières » qui sont ici des « avants » ne se cachent pas. Différemment envahis par l’univers de son possesseur, différemment grillagés, protégés, entretenus, abandonnés, dégradés, camouflés, ils se rejoignent sur un point : en tant que vecteurs de la climatisation, les climatiseurs sont l’un des principaux gaspilleurs d’énergie dans nos modes de vie modernes. A l’heure des débats de Copenhague portant sur les questions environnementales sur lesquelles tous les pays doivent réfléchir, j’ai souhaité trouver une issue esthétique à cette face extérieure du climatiseur. Afin d’inscrire cette série dans l’actualité des débats, j’ai encadré chaque image dans un cadre que j’ai moi-même verni-collé de coupures de l’hebdomadaire anglais, The Economist, et plus précisément du dossier qu’il a consacré au sommet danois la semaine dernière. Faisant ainsi de chaque photographie une pièce unique intitulée par un des gros titres du dossier, et de chaque climatiseur, un porteur des mots de l’écologie. Lieu de prise de vue : New York (Manhattan & Brooklyn), en août 2009 18 images