George Osodi, Beach , 2004
Palais des Beaux-Arts de Bruxelles Rue Ravenstein, 23 1000 Bruxelles Belgique
A l’occasion des 50 ans d’indépendance de plusieurs pays Africains et de la présidence de la Belgique au Conseil de l’Union Européenne, le Palais des Beaux-Arts présentera un AFRICA@BOZAR : une célébration de la culture africaine à travers une série de concerts, expositions, spectacles, de la danse, un colloque et un festival de littérature. L’exposition GEO-Graphics représente l’événement majeur de ce projet. Elle mêlera des oeuvres ethnographiques en provenance de la collection du Musée Royal d’Afrique Centrale et de collections privées belges avec des oeuvres d’artistes contemporains du continent et de la diaspora africaine. L’exposition s’inscrit dans une volonté de mettre en valeur les chefs d’oeuvre du patrimoine culturel africain mais également créer de nouvelles rencontres avec les oeuvres d’artistes d’aujourd’hui.
Depuis 2007, l’Afrique connaît un développement urbain sans précédent que l’on mesure, notamment, à la croissance rapide des villes. Cette urbanisation génère d’importants changements et pose des questions fondamentales en matière de création artistique.
En combinant une sélection d’environ 200 chefs-d’oeuvre d’art rituel, provenant de collections belges publiques (en grande partie du Musée de l’Afrique Centrale de Tervuren) et privées, avec des créations d’artistes africains contemporains, l’exposition GEO-graphics se présente comme une carte des centres de production artistique africaine à travers le temps. En même temps le travail photographique de l’architecte David Adjaye présentera l’extrême diversité des capitales africaines ainsi que la croissance vertigineuse de ces paysages urbains.
Ouagadougou - Burkina Faso © David Adjaye
Les oeuvres anciennes seront exposées avec le faste qu’elles méritent et participeront de la présentation de l’extrême richesse et diversité de la création plastique de ce continent. La démonstration de cette diversité n’est certes plus à faire, mais elle génère toujours une immense fascination esthétique aux effets parfois pervers.
En effet, aujourd’hui, il est crucial de démontrer qu’il n’y a pas de rupture fondamentale entre l’art dit « ethnographique » (qui a surtout une base rituelle) et celui qui est produit dans les villes, notamment par des artistes dont la renommée peut être internationale. La profonde dichotomie entre les deux est surtout le résultat d’une perception occidentale des créations de ce continent et l’exposition s’attachera donc aussi à révéler, par quelques exemples, combien les arts rituels sont totalement intégrés dans la contemporanéité des cultures qui les produisent et les utilisent. L’impression qu’il s’agit de manifestations héritées de temps immémoriaux provient de la vision essentialiste des cultures africaines que l’Occident entend souvent perpétuer.
George Osodi, Christmas Tree - Oil Rich Niger Delta
Bien qu’il existe de nombreuses et vibrantes scènes d’art contemporain sur le continent africain, les institutions et les actions politiques qui supportent ce dynamisme semblent être insuffisantes, voire complètement absentes. En invitant certains de ces centres artistiques à présenter leurs manières de générer des espaces dédiés à la création sur le continent africain, l’exposition GEO-graphics entend instaurer un débat sur la « fragilité » des institutions culturelles africaines et encourager une mobilisation de ceux qui en sont les acteurs principaux : artistes, écrivains, acteurs, réalisateurs, intellectuels et politiciens.