Parc Neruda avenue Gabriel Péri 91700 Sainte-Geneviève-des-Bois France
Pour son exposition au parc Pablo Neruda de Sainte Geneviève des Bois qui s’inscrit dans le cadre de l’Année France-Russie 2010, le photographe Yury Toroptsov a choisi de présenter la vie réelle et le quotidien de sa maison familiale à Grodekovo. Situé à 244 km au nord de Vladivostok dans un site naturel d’une grande beauté, Grodekovo est un village russe typique, peuplé de quelque trois cents habitants.
Le photographe propose aux spectateurs deux visions : les portraits des habitants actuels de la maison (les membres de sa famille) pris sous la lumière du jour, puis les photographies de l’extérieur de la maison réalisées la nuit. Pour ces prises nocturnes, Yury Toroptsov fait appel aux codes visuels de l’imagerie populaire russe et des contes de fées. L’utilisation de la lumière disponible pour éclairer le lieu et les couleurs saturées créent l’impression d’une autre réalité.
« Chaque fois que je quitte la France pour aller voir ma famille en Russie » dit le photographe « il me semble que je change de monde, pas de continent, tellement la différence est grande et perceptible. Après les trente heures de voyage, l’aéroport de Paris, l’aéroport de Moscou, l’aéroport de Vladivostok, ma mémoire parisienne et mes images de la Ville-Lumière s’estompent au profit de tous mes souvenirs d’enfance qui ressurgissent. Pour quelques semaines par an, je me retrouve dans la maison de famille où j’ai grandi, dans un village perdu de la jungle Sibérienne. Avec le temps, ma maison s’est mise à ressembler à celle de Baba Yaga, la sorcière mangeuse d’enfants des contes de fées russes. Surtout quand ses lumières mystérieuses animent la nuit obscure. Mais je n’en suis pas impressionné pour autant : le territoire magique de la méchante est désormais occupé par deux bébés, mes nièces qui viennent de naître. »
Etre le rêve et la réalité, l’exposition « La maison de Baba Yaga » est un voyage dans les souvenirs de l’enfance du photographe à la recherche des réponses sur ses interrogations personnelles et collectives. Pris entre deux mondes qui s’opposent géographiquement et culturellement : Paris et Vladivostok, le photographe cherche à définir ce qui constitue le dénominateur commun des univers distants : le rapport à l’identité et la permanence des mythes.