1er prix : "Des roues et des ailes", Karin Crona
Un après-midi, suite à une grosse averse, je suis allée au parc pour faire des photos. La lumière est toujours particulièrement belle après la pluie. Des enfants étaient déjà sortis et ça jouait de partout. Les terrains de sport bitumés avaient des reflets incroyables, et je me suis mis à photographier quelques garçons qui faisaient du skate. Je me mettais au milieu, en les captant quand ils me tournaient autour. J'ai ensuite remarqué quelques pigeons qui effrayaient par le mouvement, s'envolaient chaque fois que la planche roulante passait. C'était un vrai challenge de capter à la fois le gosse sur sa planche et les oiseaux, et je n'ai réussi que sur une seule photo, mais ça valait la peine. On a l'impression que les pigeons tirent la planche par des ficelles invisibles.
2ème prix : "Et moi, et moi, émoi...", Stephane Bouillet
Photo prise en Inde, où il y a de très nombreux handicapés physique, que ce soit à cause de la lèpre ou d'accidents de voitures.
Sur les bords du Gange à Varanasi, les mendiants sont nombreux parmi les touristes indiens et étrangers, qui se pressent dans tous les sens, sans plus remarquer les immobiles, si ce n'est pour leur donner quelques roupies, en espérant ainsi avoir un meilleur karma pour leur prochaine vie.
Notre oeil est éduqué, volontairement ou non, à voir ce qui nous interpelle, ce qui nous touche.
On parle du regard du photographe, de son oeil, et le défi de toute photo devrait être de donner notre vision de la vie de tous les jours ou d'un événement, exactement de la manière dont nous le (la) voyons.
On peut alors utiliser les couples vitesses diaphragme afin de restituer cette vision qui nous est propre, ce que notre oeil a vu, et ainsi mieux interpeller le spectateur et surtout essayer de lui transmettre une émotion, notre propre émotion lors de la prise de vue.
3ème prix : "Lorang-Outan", Jean-Paul Senez
Femmes assises cotes à cotes en intimité de carrure de peau. Peau bronzée tannée que tatoue un maillot de bain deux pièces. Un chapeau de coton ou de paille couvre leur tête tel un oeuf sur le plat, ou tétins de seins diaphanes. L'une dodeline vers l'autre, j'en déduis une conversation, une apostrophe.
Il marche à proximité du potin.
Buste nu en maillot de slip, portant un faire valoir : des lunettes noires, physionomie de tonton flingueur d'été, l'homme se dirige phalocratiquement.