
Qui n’a rêvé d’arrêter le temps comme on arrête la course des aiguilles d’une horloge ? L’objectif le peut : il fige la vie ; il immobilise l’instant. 1960, c’était hier – cinquante ans à peine –, et les photographies du bassin d’Arcachon de Gérard Cazau restituent un monde passé et toujours vivant.
L’album qu’en a tiré Pierre Planté, son petit-fils, nous révèle les joies et les peines de naguère ; il réveille des nostalgies, tout en fixant les limites d’une époque qui s’estompe plus qu’elle ne s’efface : un temps oublié mais pas tout à fait disparu. Il n’est pas aussi étranger que pourraient nous le donner à croire les changements matériels intervenus en si peu d’années. La période 1960-1970 nous laisse l’impression d’années charnières. Ces photographies ont l’air plus vivantes que de simples archives ; elles sont le clin d’œil de l’Histoire à un passé familier.
« Silhouettes familières, ostréiculture, port, belle prise, voile… Tels sont les titres des petites enveloppes de négatifs trouvées dans le bureau de mon grand-père, après sa mort. Je découvrais une époque et une passion. Chaque jour, les photographies étaient envoyées au journal. Seuls les négatifs restaient. En les révélant, je fus surpris par la qualité des images. Je devais les montrer. Ce livre venait de naître. » Pierre Planté
Gérard Cazau (1925-2003) était correspondant pour La France et Sud Ouest pendant les années 60. Chaque jour, il photographiait le quotidien du bassin d’Arcachon « au temps des pinasses et des résiniers ». À travers sa vision humaniste, il saisit un monde en transition et nous livre un remarquable témoignage de son temps.