Galerie Anne de Villepoix Galerie Anne de Villepoix 43 rue de Montmorency 75003 Paris France Tél: +33(0)1 . 42783224 Fax: +33(0)1 . 42783216 www.annedevillepoix.com info@annedevillepoix.com
Composées d’une dizaine d’oeuvres récentes, cette exposition est rythmée par un va-et-vient entre l’acte de poser le monde, de forger un passage et une série d’Échappatoires.
L’artiste Djamel Kokene déploie un ensemble de formes nous plongeant dans un univers où il est question de révolte sociale et urbaine ou plutôt, de leur mise en échec (Burn it ), de figure d’autorité (Ultralight), d’espace commun (Récit du bonheur) ou encore de croyance individuelle (Show me God), que vient contrebalancer un ensemble d’Échappatoires, sortes d’univers intérieur, mêlant situations incongrues et poétiques qui nous entrainent vers des moments distendus de la réalité. Ramenés à leur forme la plus minimale, ces Échappatoires ponctuent l’exposition et forment autant de direction.
Si l’exposition Théâtre des opérations, par son titre, semble se situer dans un registre militaire, elle évoque tout autant le lieu des opérations mentales, le bigbang qui se produit en chacun, où se produisent ces Échappatoires tournant le dos à la justification et à la logique de cohérence. Autant d’ensemble de formes, de fragments de la pensée, parfois intimes, que de références à l’histoire de l’art à laquelle on ne peut que succéder, ces Échappatoires forment des mondes, constituent des temps d’expérience construits au gré des circonstances et des rencontres. Tout en jouant de la limite de la construction d’une oeuvre, il y a également chez Djamel Kokene le refus d’une prétention à produire une oeuvre qui serait résolument originale et individuelle. En cela, l’artiste démultiplie les rôles et revivifie les multiples facettes qui le composent. Théâtre des opérations réinterroge autant notre rapport à l’art que celui que nous entretenons avec le monde. Elle se propose comme un temps de réflexion et une expérience mentale, un moment de rencontre avec nous-même, notre environnement urbain, social et politique tout autant qu’une manière d’appréhender notre futur. Dans cette exposition, et dans son travail plus généralement, Djamel Kokene privilégie une
recherche hétérogène et revendique un statut protéiforme de l’artiste. De même, le nom reste trompeur et l’origine ne dit rien sur la personne. Il n’y ni arabe, ni kabyle, ni français, ni occidental, ni maghrébin, mais tout cela à la fois, tout comme il y a Djamel Kokene éditeur d’une revue, curateur d’expositions, artiste, citoyen français, citoyen algérien, etc. « J’aime cette idée du « je » qui n’est pas tant autre que plusieurs» comme l’a si bien transmis Fernando Pessõa.