
Galerie Martine Thibault de la Châtre 4 rue de Saintonge 75003 Paris France
Depuis 1996, Majida Khattari, crée des défilés-performance inspirés de la situation des femmes dans l’Islam d’aujourd’hui. Elle met en scène des modèles qui portent des vêtements-sculptures, qu’elle a préalablement conçus et fait réaliser. Elle scénarise ses performances et fait appel au chant, à la musique, à la danse. Les vêtements-sculptures (tel Espace limite, Robe serpent, Robe boulets, Tchador de la république, Robe puissance ou Robe pétition) traitent du statut de la femme mais se réfèrent également à l’actualité politique contemporaine, aux questions de laïcité et de religion.
Difficile de savoir si Majida Khattari orientalise ou désorientalise l’Orient dans ses tableaux photographiques : On y retrouve la liberté et la sensualité qu’avaient fait découvrir à l’Occident les peintres orientalistes,mais les codes et expression visuelles de la représentation y sont imperceptiblement déplacés et détournés,dans un foisonnement et une saturation poussées au maximum.L’accumulation des étoffes précieuses répond aux expressions des figures qui condensent intensément plaisir,promesse,sensualité,brutalité,effroi L’élévation d’écheveaux de laine au titre de parures impulse une tension brute,presque hostile,à l’expression des sentiments. En artiste indisciplinée,elle reprend et bouscule les codes orientalistes et redonne son inquiétante étrangeté à une excentricité qui était devenu presque familière.