
Expositions du 23/07/2005 au 28/08/2005 Terminé
Centre de photographie de Lectoure 5, rue Sainte-Claire 32700 Lectoure France
A la Cerisaie.
Renseignements au 05 62 68 83 72 et photoalectoure@club-internet.fr
La Cerisaie, une petite maison dans Lectoure. Deux pièces. La première, éclairée naturellement, présente en préambule une photographie, deux tout au plus. La seconde, dans la pénombre, est le lieu de projection de 160 photographies, trace de dix années de trois vies et de trois générations : ma grand-mère, ma mère et moi. Pour l'exposition de l'Été photographique 2005, je voudrais rendre compte de cette durée, une durée qui joue comme une totalité. Cette période de dix ans n'est pas ici une durée fixée arbitrairement et au préalable. Elle commence avec mes débuts dans l'activité photographique et s'achève avec la mort de ma grand-mère, l'été dernier. J'avais 19 ans quand mon grand-père est mort, et l'année d'après, j'ai vécu mon premier amour. Avec le recul, je me rends compte de l'influence déterminante de ces événements personnels qui ont rendu nécessaire mon geste photographique. Pourtant à 20 ans, j'étais surtout heureuse de recevoir de ma mère un boîtier avec un objectif me permettant de me rapprocher de mes sujets. Je n'avais alors aucune intention de construire un album de famille ni quoi que ce soit d'autre. Je voulais seulement photographier mes proches quand la lumière était belle et je photographiais beaucoup ma grand-mère parce que je la trouvais fascinante dans ses attitudes de femme. En même temps que j'accumulais, dans l'intimité de la maison familiale, les pellicules sur ses gestes quotidiens et féminins, sans aucune mise en scène ou intention préalable, je développais une pratique de l'autoportrait qui nécessitait davantage de mise en scène et d'anticipation. En 1999, je fus invité à participer à l'Été photographique de Lectoure, pour ma première exposition personnelle. Je cherchais à conjuguer ces deux approches. La Cerisaie, avec ses caractères propres, offrait un cadre familier, parce que pétri de vécu, pour les présenter sous une sorte de diptyque : deux portraits en vis-à-vis, le mien, le sien, le visage, le pubis. Il s'agissait de montrer quelque chose de la femme en assumant le temps. Aujourd'hui, même si pendant dix ans les motifs de la prise de vue ont changé à mesure que ma grand-mère vieillissait, je saisis plus clairement le fil de ma recherche. Derrière l'hommage à celle qui a disparu, l'interrogation porte sur la construction de soi dans la consciencede la durée. Alors, plutôt que d'offrir une forme de portrait de famille, je propose un travail sur l'idée que la conscience de soi se pose en reconnaissant dans la filiation le fondement de l'image de soi.
Virginie Restain
Informations sur le festival :
http://www.next-photo.com/actuphoto/page.php?page=pronews/news_complete&id=1469
© Virginie RestainCentre de photographie de Lectoure 5, rue Sainte-Claire 32700 Lectoure France