Galerie Basia Embiricos 14, rue des Jardins Saint Paul 75004 Paris France
« La nuit tomba mais l’obscurité ne dura pas longtemps. Autour de la maison de Baba Yaga, la barrière d’ossements se mit à flamboyer. Éclairée par les lueurs qui sortaient des crânes, la forêt s’illumina comme en plein jour ». Le conte de fées Vassilissa la-Très-Belle.
Entre le rêve et la réalité, l’exposition La maison de Baba Yaga est un voyage dans les souvenirs de l’enfance du photographe à la recherche des réponses sur ses interrogations personnelles et universelles. Pris entre deux mondes qui s’opposent géographiquement et culturellement, Paris et Vladivostok, il cherche à définir ce qui constitue le dénominateur commun des univers distants : le rapport à l’identité et la permanence des mythes: « Pour quelques semaines par an, je me retrouve dans la maison de famille où j’ai grandi, dans un village perdu de la jungle sibérienne. Avec le temps, ma maison s’est mise à ressembler à celle de Baba Yaga, la sorcière mangeuse d’enfants des contes de fées russes. Surtout quand ses lumières mystérieuses animent la nuit obscure. Mais je n’en suis pas impressionné pour autant : le territoire magique de la méchante est désormais occupé par deux bébés, mes nièces qui viennent de naître. »
L’exposition La maison de Baba Yaga transfigure la vie réelle et le quotidien de sa maison familiale à Grodekovo. Situé à 244 km au nord de Vladivostok dans un site naturel d’une grande beauté, Grodekovo est un village russe typique, peuplé de quelque trois cents habitants.
Pour ses prises de vue nocturnes, Yury Toroptsov fait appel aux codes visuels de l’imagerie populaire russe et des contes de fées. L’utilisation de la lumière disponible (phares d’une voiture, lampes d’intérieur…) pour éclairer le lieu, et les couleurs saturées, créent l’impression d’une autre réalité. « Chaque fois que je quitte la France pour aller voir ma famille en Russie » dit le photographe « il me semble que je change de monde, pas de continent, tellement la différence est grande et perceptible. Après les trente heures de voyage, l’aéroport de Paris, l’aéroport de Moscou, l’aéroport de Vladivostok, ma mémoire parisienne et mes images de la Ville-Lumière s’estompent au profit de tous mes souvenirs d’enfance qui ressurgissent. »