Galerie Adler Paris 75 rue du Faubourg Saint Honoré 75008 Paris France
Connu pour son rôle comique dans le tandem Chevallier / Laspalès, Philippe Chevallier a une toquade longtemps demeurée secrète, qui l’occupe pourtant à intervalles réguliers depuis 20 ans, avec un sujet parfaitement fétichiste : les collants … et celles qui les portent.
Philippe Chevallier photographie des jambes de femmes … en collants.
Il aime les jambes, toutes les jambes : fesses rebondies, presque offertes,cuisses lascives et ouvertes sur un « sexe voilé ».
Il joue avec l’irisation de la matière, la chaleur des tonalités, la brillance de la texture, et prône la subjectivité.
Dans l’encoignure d’une pièce, une femme allongée. Ses jambes sont repliées. On l’imagine en position fœtale. D’elle on ne sait rien, ni ce qu’elle ressent, ni ce qu’elle pense, réduite au statut d’objet, posée à terre, à l’angle d’un salon, d’un vestibule. Ses jambes, ses fesses brillent d’un éclat particulier, mordoré superbe et magique. La lumière joue sur elle, se répand, se rassemble et projette le spectateur dans une dimension inédite, voire troublante. L’ébauche de son sexe luit dans l’ombre, offert en même temps que soustrait aux regards, impudique mais terriblement dissimulé...
Philippe Chevallier prétend ne rien savoir de la photographie. Tout au plus se décrit‐il comme un spontanéiste, comme un naïf. Simplement il laisse faire le hasard. Ses photographies, d’abord en polaroïd, aujourd’hui en numérique, proposent un atlas du corps féminin. Entre voyeurisme et exhibitionnisme, chasteté et sensualité, Philippe Chevallier titille le spectateur et montre tout en cachant. «Ce qui m’intéresse, c’est ce paradoxe du voile et de l’exhibition » affirme le photographe.
A travers son œuvre, Chevallier danse sur cette corde sensible du péché inavouable, de la sensibilité chaste : « Je veux tirer la quintessence de ce qui est l’érotisme par opposition à la pornographie. Mon impulsion est primitive, capiteuse, ludique, obsessionnelle, libidinale et le collant me fascine en ce sens qu’il cache et souligne à la fois les fesses et le sexe... Le désir naît de l’absence, tout le monde l’a dit ... »
L’homme :
Philippe Chevallier est un homme intéressant. Il cultive l’élégance de n’être pas là où l’on attend. On l’imaginerait volontiers collectionneur de papillons, entomologiste à ses heures libres. Hélas ! Ce n’est pas du tout le cas. Nous nous étions laissés abuser par le personnage, par l’acteur, tant le duo qu’il forme à la scène avec Régis Laspalès a imprégné nos esprits. Il faut laisser tomber le filet à papillon et remplacer le tout par un appareil photo et une lampe de salon halogène. Les jeunes femmes sont les bienvenues... Un comédien présente son travail, mais pour une fois il se livre complètement, et avance sans masque.
Depuis une vingtaine d’années Philippe Chevallier suit son obsession de photographier des femmes, toujours en collant. Une obsession qui a commencé au début des années 80 quand le jeune Philippe Chevallier travaillait en tant qu’assistant stagiaire dans une agence de pub. Lors d’un brainstorming pour un client qui vend des collants, il propose de prendre en photo des femmes bien arrondies. Des photos de fesses et de cuisses...
L’idée n’a pas été retenue et Philippe se trouve au chômage mais l’idée fait son chemin.
C’est à cette même époque que le duo humoristique Chevallier et Laspalès est né. Leur premier spectacle « Pas de fantaisie dans l'orangeade » leur assure une rencontre avec Philippe Bouvard et leur ouvre les portes du "petit théâtre de Bouvard" sur Antenne 2. Dans les années qui suivent le duo se produit dans les plus grandes salles parisiennes et devient un des duos préférés des Français.
Malgré de nombreuses tournées et le stress de la scène, Philippe n’oublie pas ses idées fétiches. Il y a quelques années son obsession rejaillit quand il voit dans une vitrine de mode féminine un collant révolutionnaire de la marque Wolford. Ce nouveau modèle permet à Philippe Chevallier d’« affiner son point de vue ». Photographiant ses amies ou des inconnues, sa collection de photos érotiques devient de plus en plus conséquente... jusqu’à ce qu’une amie lui vole 700 photos !
Cet épisode ne le décourage pas pourtant et Philippe Chevallier continue à reconstituer sa collection. Il a aujourd’hui plus de mille photos. Encouragé par Régis Laspalès, il expose ses photos intimistes pour la première fois en 2001 et du 6 au 29 mai dévoile de nouvelles œuvres à la Galerie Adler. Une collection sensuelle. Une ode à l’érotisme.