Galerie Hautefeuille 3 rue hautefeuille 75006 Paris France
Elodie Guinard, photographe, expose une série de photo intitulée Narcisse à la galerie Hautefeuille. Elle y met en scène des jeunes filles diaphanes dont le corps porté par l'eau rappel la figure d'Ophélie. A travers ce travail, elle tente de mettre au jour une relation apaisée, harmonieuse avec le monde qui nous entoure.
La photographe propose une série d'images intitulée Narcisse ou le souffle renversé. Hantés par le mythe d'Ophélie, de Narcisse, par les romantiques et le XIXème siècle, ces clichés sont comme autant de puzzles symboliques dont le sens émerge de la compréhension de cette généalogie. A chaque image, une jeune fille plongée dans un décor aquatique, tantôt verdoyant, tantôt roque, flotte à la surface de l'eau. L'enveloppe charnelle des protagonistes, laiteuse et transparente, se fond dans l'eau limpide qui berce leurs corps légers. Selon les photographies, les décors se déclinent entre un environnement à la lumière blanche où l'eau limpide laisse apparaître un fond couleur terre et caillouteux, ou un cadre verdoyant et lumineux. L'image du tableau de Sir John Edward Millais, Ophélia, apparaît en philigramme: les jeunes femmes, à l'apparence virginale, ondulant à la surface de l'eau tel Ophélie. Mais pas que.
Les reflets des personnages, du ciel, où terre et aire se mêlent, se regardent dans l'eau, renvoient à celui qui mourut d'avoir trop aimé son reflet: Narcisse. La présence de fleurs voguant à la surface rappel l'état de Narcisse après sa mort mais aussi celui d'Ophélie perçu comme un lys. Cependant, Elodie Guignard esquissent des nymphes aquatiques faisant corps à leur environnement. Un certain équilibre, où le tout et la partie ne font qu'un, émane de ces images. Leurs visages détendus, sereins, reflètent cette quiétude perdue, celle d'un âge d'or où l'homme et la nature vivaient en harmonie.
Ces jeunes filles, fraiches et calmes, reposant dans l'eau, renvoient un sentiment d'apaisement et de repos. De cette série se dégage une impression de plénitude, où l'homme et la nature s'accordent parfaitement le temps d'une pose. L'Ophélie, d'Elodie Guingard, quitte son état de cadavre englouti par la nature pour se muer en icône pleine de souffle où se mêle présent, passé et futur.