
Historial de la Grande Guerre Château de Péronne - BP 20063 F-80201 Péronne France
Gaz ! Gaz ! Gaz ! La Guerre chimique, 1914-1918
L'histoire de l'arme chimique au cours de la guerre de 1914-1918 est paradoxale. Si l’on associe immanquablement les gaz de combat à l'évocation de ce conflit, on constate que l'on sait peu de choses sur cette « guerre dans la guerre ».
Des controverses perdurent, dont la moindre n'est pas de savoir qui fut le véritable initiateur de la guerre chimique. Surtout, on ne manque jamais de souligner les souffrances inouïes endurées par les combattants des deux camps et d'évoquer les ravages provoqués par les gaz. Pourtant, un examen attentif des pertes françaises causées par les gaz sur l'ensemble du front entre février et octobre 1916 permet de constater qu'elles ne représentent que 0,25 % des pertes totales. Au-delà du mythe ou de l'image d'Épinal, il semble donc légitime de s'interroger sur la réalité militaire et l'impact de ces armes sur les champs de bataille de la Grande Guerre.
A l'évidence, l'apparition de l'arme chimique sur le champ de bataille de la Grande Guerre ne peut être considérée comme une simple innovation technique. Peut-on pour autant en conclure que son utilisation marque l'avènement de la guerre totale ? Les armes chimiques ont-elles été ainsi les premières armes conçues non pas pour conquérir le territoire ennemi, mais pour anéantir physiquement l'adversaire ?
Ainsi, le propos de l'exposition est de tenter de mettre en lumière quel a été l'impact de l'arme chimique sur le déroulement des hostilités du point de vue humain, industriel, tactique et stratégique.
Cette exposition présente les raisons qui ont amené les pays belligérants à développer l'usage des gaz de combat pour la première fois sur les champs de bataille dès 1915. Les œuvres graphiques et les témoignages de soldats exposés montrent comment cette arme invisible et destructrice de l'intérieur a longuement marqué les esprits pendant et après la guerre. Enfin, l’exposition aborde l’utilisation de l’arme chimique au cours de plusieurs conflits du XXe siècle, malgré l'opprobre généralisée qui la frappe dès son premier usage durant la Première Guerre mondiale.
150 objets, œuvres et documents d’origine exposés, dont les trois-quarts sont issus des collections de l'Historial de la Grande Guerre.
En prologue de l’exposition, une création photographique « Guerre en face(s) » de l’artiste Virginie Cornet présente sa vision de la guerre chimique : un jeu subtil entre le visage du soldat, les objets qu’il côtoie au quotidien vus à travers un masque a gaz, et sa souffrance.