Des familles d’ici avec des visages d’ailleurs. Debout au milieu de la rue, sur des affiches de près trois mètres de haut. Pour le badaud, ce face à face grandeur nature est saisissant. Les gens de la photographie font partie de son paysage. Ils arpentent les mêmes jardins publics, fréquentent la même école. Finalement, que reste-t-il de leur étrangeté? La question de l’intégration et de la cohabitation entre ethnies différentes est au cœur de l’aventure de «Familles Valaisannes». Plus de 250'000 personnes ont vu ces seize panneaux géants se dresser dans une douzaine de lieux, entre juin 2006 et juin 2007. Davantage qu’une simple trace ou qu’un émouvant souvenir, cet ouvrage prolonge une action culturelle engagée, au cœur de l’humain et de l’art.
L’Association Rencontres, Loisirs et Cultures (RLC) de Sion est à l’origine de cet ambitieux projet. Une de ses missions consiste à renforcer les liens entre les habitants de la région. En lançant l'idée de «Familles Valaisannes» sous la direction d'Yvan Forclaz, elle a voulu dépasser ses limites locales et créer une exposition à l’image d’une société métissée. Pour accompagner les élèves valaisans dans la visite de l’exposition, des étudiants de la filière travail social de la Haute Ecole Spécialisée de Suisse occidentale - Valais (HES-SO) ont créé un document pédagogique. Ce support didactique et ludique, disponible à la Médiathèque Valais, permet aux classes de poursuivre leurs discussions sur l’intégration. «Beaucoup de gens ont été si frappés par la grandeur et la beauté des images qu’ils n’ont même pas remarqué l’origine des personnes photographiées. C’est la force de cette exposition. Sa dimension artistique permet de faire passer le message de l’intégration autrement.» Sylvie Zuchuat, administratrice du Centre RLC.
Entre ombre et lumière, rejet et tolérance Trois approches au service d’un même regard humaniste et citoyen. Derrière l’objectif et la plume, les artistes ont créé le langage d’une exposition kaléidoscope, dont chaque facette apporte un reflet et un éclairage différents. Robert Hofer a choisi l’univers noir et blanc pour réaliser sa série de portraits. Afin de situer géographiquement les acteurs, il a privilégié des endroits emblématiques reconnaissables pour les Valaisans, comme l’Hôtel de Ville de Sierre ou le Château Stockalper de Brig. Prises au flash reproduisant les conditions du studio, ses images sont composées dans la hauteur. Jean-Claude Roh a pris le chemin opposé. Dans la couleur et le format carré. Les personnages posent dans l’ombre, alors que le fond de l’image est baigné de soleil. Le décor: une cour d’école, premier lieu d’intégration, «là où le racisme ne devrait pas naître.» Sous les images, les petites phrases bilingues de l’humoriste Daniel Rausis abordent différents aspects du racisme, les mythes valaisans et la fierté d’être de ce pays. Ce sont les sous-titrages à la fois percutants et décalés du film «Familles Valaisannes». Construits comme des proverbes, ces slogans travaillent pour la postérité du patrimoine multiculturel valaisan. à voir sous: http://www.familles-valaisannes.ch/Images/BILAN_FINAL.pdf
Villes Valaisannes et Montreux : ch. de Pérojet 09, 1976 - Aven (Suisse)