Kéraban est avant tout la continuité d’un premier travail réalisé entre 2003 et 2004 (Carrément à l’Est) à travers les dix pays sont entrés dans l’UE en mai 2004.
Dans la même logique de vouloir pousser les frontières, Kéraban est une recherche sur l’élargissement de l’UE du 1er janvier 2007 qui a intégré la Roumanie et la Bulgarie.
Plus largement encore, Nicolas Lux s’intéresse à la mer Noire comme nouvelle frontière Est de l’Europe, comme carrefour des civilisations, comme avenir ou bombe à retardement.
Kéraban est une itinérance photographique autour de la mer Noire sur les traces de Kéraban le têtu, héros du livre éponyme de Jules Verne. Kéraban est en fait un riche commerçant turc d’Istanbul qui, en refusant de s’acquitter d’une taxe arbitraire pour traverser le Bosphore, prend au pari les autorités qu’il rentrera chez lui même s’il fallait faire le tour de la mer Noire.
Il n’en fallait pas plus à Nicolas Lux pour partir dans une errance à travers la Roumanie, la Bulgarie, l’Ukraine, la Géorgie et la Turquie, 4000 kms pour rejoindre, en quelque mois, la rive asiatique d’Istanbul, à cheval, en bus, en stop, en train, à pied…
Le travail de cette itinérance est une fenêtre ouverte sur ce littoral de mer si mouvementé par l’Histoire, en pleine mutation, ou le rythme de l’évolution va plus vite que les êtres humains. Kéraban est un peu l’apologie de la lenteur, une introspection intimiste sur la solitude du voyageur…
