Attiré par les régions himalayennes, leurs paysages de montagne et la richesse de leur culture bouddhiste, Philippe Mollaret présente au Sel une quarantaine de photographies du Tibet, terre de contrastes où les relations humaines trouvent leur vraie valeur à ses yeux.
Philippe Mollaret s’adonne à la photographie par plaisir personnel, pour la rencontre avec l’Asie et la découverte d’un ailleurs. Du Ladakh, il évoque les vastes étendues minérales et l’étonnante luminosité. Mais plus que tout, il aime décrire le quotidien du peuple tibétain à travers des portraits chargés d’authenticité et d’incroyables processions, telle que la célébration du Nouvel An à Labrang, qui a lieu en février, au moment même de cette exposition. Le photographe immortalise ces moments qui éveillent en lui une immense fascination : La douceur d’une lumière, la tendresse d’un regard, les contrastes d’une matière, la magie d’un lieu, tout peut alors devenir source d’inspiration…
Après de nombreux voyages aux quatre coins du monde (aux Etats-Unis, en Amérique du sud, en Polynésie ou encore en Asie), le photographe trouve dans les régions himalayennes, et plus spécialement au Tibet, une sensation dominante d’équilibre et d’harmonie, dont les éléments naturels (les pierres, les sentiers, les montagnes), mais aussi ceux de la vie humaine (les habitants et les monastères), semblent orienter sa vocation artistique. Une passion également inspirée par de grands photographes tels Ansel Adams, Mario Colonel, ou encore Olivier Föllmi pour la diversité de son œuvre sur les régions himalayennes et son approche de la culture tibétaine.
Par cette exposition, Philippe Mollaret souhaite transmettre les valeurs d’une culture prônant la tolérance et le respect, mais aussi nous faire découvrir des instants rares comme celui du Nouvel An tibétain à Labrang, dans l’espoir de mettre en lumière un patrimoine au devenir incertain et une région du monde peu à peu délaissée par l’Occident.
Les photographies seront mises en vente au profit de l’association Karuna Schechen, qui met en place de nombreux projets humanitaires au sein des régions himalayennes. Basée au Népal, cette association possède plusieurs antennes bénévoles en France, aux Etats-Unis et au Canada.
Des Thangkas (peintures) de Janam Lama seront également exposés.
Jawari Lal Tamang, dit Janam Lama, est né en 1973 à Bethan dans le district de Ramechhap, au Népal. Il est Tamang et fait partie du clan des Dong. Les Tamang sont une ethnie népalaise d’origine mongoloïde, divisée en douze clans de culture tibétaine et bouddhiste. Ils parlent différents dialectes appartenant à la famille des langues tibéto-birmanes.
Jawari est un prénom typiquement Tamang que Janam a gardé jusqu’à son adolescence. Épris par la religion bouddhiste avec un penchant pour la peinture des temples, il a commencé à étudier le lamaïsme en même temps que l’art du Thangka, peinture traditionnelle bouddhique.
A cette époque, c’est son guru (maître spirituel) qui lui attribue le nom de Janam. Depuis, c’est devenu son nom d’usage, et il est désormais connu et reconnu sous cette appellation.
Plus tard, il complète son nom par « Lama » pour souligner son instruction bouddhique, autrement dit sa capacité à lire ou à écrire le tibétain et les textes sacrés.
Janam Lama finit d’étudier la peinture en 1989 au Buddhist Thangka Center de Bodnath, un des principaux sanctuaires bouddhistes de la Vallée de Kathmandu. A partir de 1990, il y travaille comme artiste durant cinq ans. Aujourd’hui encore, le Buddhist Thangka Center lui commande des peintures à l’or de qualité exceptionnelle.
Ses peintures sont vendues ensuite à travers l’Europe et l’Asie.
Il crée en 2001 sa propre école de peinture, Dolma Thangka Art Center, située près du Swayambhunath (le « Temple des Singes »). Au premier étage d’un petit immeuble d’habitation, cette école d’environ 15m2 accueille dans une ambiance sereine, égalitaire et studieuse, une dizaine d’élèves apprentis âgés de 15 à 21 ans.
Janam Lama souligne que si le centre a la vocation de transmettre et d’entretenir l’art du Thangka, il est également un havre pour les plus désavantagés désirant recevoir un enseignement artistique et religieux, et acquérir une solide expérience en vue d’une autonomie professionnelle.
Janam Lama est reconnu aujourd’hui pour dispenser un enseignement de qualité et produire des Thangka de très bonne facture. Il peut être appelé à réaliser des fresques pour différents monastères de la vallée. Actuellement, il participe à la construction d’un Stupa (monument bouddhique commémoratif) dans le village natal où réside toute sa famille.