La photographie selon Georges Dussaud, ou la politique d’un auteur
Cet ouvrage consacré à Georges Dussaud ne ressemble pas tout à fait à ceux qu’il a publiés auparavant.
Ni consacré à un thème particulier, ni commande institutionnelle, il est à la fois un hommage, une synthèse et un legs.
Hommage tout d’abord. À des paysages et des personnes. Georges Dussaud est de la race des photographes qui, au terme de leur carrière, auront davantage usé leurs ménisques que leur carnet d’adresses. Outre l’appareil (avec tout de même le boîtier de secours, mais sans batterie d’objectifs), ses instruments de travail sont le sac à dos, les chaussures de marche et la veste aux larges et nombreuses poches. Il est de ceux qui vont chercher les images qu’ils ont en tête là où ils espèrent pouvoir les rencontrer.
Certaines, inespérées et magiques, sont des « cadeaux », comme il le dit dans son entretien avec Christine Barbedet.
D’autres sont les fruits de ses cueillettes, des instants saisis grâce à son sens des situations : car Georges Dussaud est un homme qui « fait ses gammes » avant d’oeuvrer, qui a appris à réduire les incertitudes (pas toujours « glorieuses » !) liées à la captation de l’impondérable.
D’autres encore sont improvisées par celles ou ceux qui, conquis par le respect et l’attention qui émanent de sa discrète présence, construisent pour lui une photographie dont ils sont les acteurs. Ce sont alors des « faveurs »...
Mais qu’il s’agisse des cadeaux du hasard, ou bien des cueillettes qu’il a su accomplir à maturation, ou encore d’une faveur gracieuse, la générosité est au coeur de toutes les images de Georges Dussaud. Elle est sa marque d’artisan, sa signature d’« auteur ».
Extrait de la préface de Jean-Pierre Montier
Livre disponible chez l'éditeur.