Centre Méditerranéen de la Photographie Cité Comte-résidence Pietramarina
20200 - Ville Di Pietrabugno
20297 BASTIA France
Jusqu'au 13 juillet 2005 au Centre Culturel Una Volta de Bastia (04 95 32 12 81 et 04 95 31 56 08).
Centre Culturel Una Volta - Arcades du théatre
Rue César Campinchi
20200 Bastia
Tél : 04 95 32 12 81 et 04 95 31 56 08
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Franca Trovato : “Les catacombes de Palerme”
Le rapport à la peinture est très présent dans le travail de Franca Trovato, qui explore cet univers baroque. Ces photographies, réalisées dans les Catacombes des Capucins, à Palerme, renvoie au thème des vanités (type de peintures illustrant, de façon symbolique le thème philosophique de l'inéluctabilité de la mort, de la fragilité des biens). Ce n'est pas de crâne dont il s'agit ici mais de plans très serrés sur ces corps momifiés à la limite de la disparition. Franca Trovato nous invite à imaginer l'histoire de chacun par les détails du tissu de leur habit, un bouton, une inscription.
“LES CATACOMBES DE PALERME”
Il s'agit d'une série de quarante images réalisée dans les Catacombes des capucins de la ville de Palerme. Dans ce lieu sont mises en scène de nombreuses momies, dépouilles de religieux bien sÛr, mais aussi d'une grande partie de la population palermitaine pour laquelle il était important de pouvoir être encore représentée sinon présente. Le procédé de momification et l'accueil de nouveaux pensionnaires s'arrête au début de ce siècle. Les galeries sont ouvertes au public et organisées selon la place dans la société qu'occupaient les morts : les religieux, les nobles, les représentants du pouvoir, les jeunes filles, les couples… Le visiteur peut ainsi revisiter la composition d'une société pas si lointaine en parcourant de longs couloirs dans lesquels sont nichés, debout pour la plupart, ses acteurs dans leurs costumes d'origine. Les cadrages de ces photographies sont volontairement près des corps, pour mieux en cerner la présence. J'ai occulté tout détail morbide ou qui signalerait une quelconque identité du mort. Les détails qui sont visibles sont les plis des vêtements, l'usure des tissus, les graffitis (une mouche dessinée, un message : “amore mio”), les mains dont il est difficile à dire si elles sont encore gantées, des masses de chiffons noires d'où presque rien n'émerge. Ces images ne peuvent être isolées les unes des autres. Elles donnent ensemble corps à une idée : celle de l'impossibilité de rendre par l'image l'identité des êtres, mais par leur regroupement témoigne du ça a été de la représentation mortifère.
Franca Trovato, 2004
Le Centre Méditerranéen de la Photographie est conventionné avec la Collectivité Territoriale de Corse et soutenu par le ministère de l'emploi, du travail et de la cohésion sociale.
© Franca Trovato