La Fontaine Obscure Impasse Grassi 13100 Aix-en-Provence France
A l’invitation des Ateliers d’Art de France et des céramistes Daphné Corregan et Gilles Suffren, je suis parti en Chine pour réaliser les photographies devant illustrer le catalogue du musée Français de la céramique.
"Made in Fuping" est le fruit de cette résidence de 8 jours sur les sites du FLICAM et du FUTO à FUPING en novembre 2007.
Le «FLICAM», FULE INTERNATIONAL CERAMIC ART MUSEUM, est un complexe unique au monde. Situé dans la ville de FUPING dans la province du Shaanxi, le «FLICAM», à la particularité d’intégrer à une usine implantée sur un site de vergers, le premier «parc» dédié à la céramique contemporaine internationale.
Depuis 2005, les délégations de céramistes venus du monde entier se succèdent, en résidence, travaillant sur le site de l’usine, créant et fabriquant leurs pièces avec les moyens, la terre et les outils, qui leurs sont fournis sur place.
Les œuvres sont ensuite présentées dans les musées des pays représentés.
Avec ce projet, le FLICAM constitue la première grande collection de céramiques contemporaines internationales.
Le Projet, ambitieux, abrite déjà de nombreux musées, Australien, Américain, Canadien, Scandinave, Français, Chinois. Deux autres sont en préparation, le musée de l'Europe du Nord et des pays Méditerranéens, plus tard viendra l'Amérique du sud, etc.
Il est prévu d’implanter une université internationale de la céramique, des auditoriums, une médiathèque, tout cela autour d’un site industriel où sont fabriquées, produites et vendues par millions, dans tout le pays, des tuiles de terre cuite, c'est l'usine FUTO.
"Made in Fuping" s'inscrit dans une perspective narrative qui tient compte des territoires, de l'usine, de ses ateliers et de ses ouvriers.
J'ai fait le choix de raconter une histoire, le plus "simplement", celle de l’usine, de ses populations ouvrières. Je tente d'installer un dialogue improbable et imaginaire, un vocabulaire photographique dans lequel se retrouvent pour mieux se confondre les ouvriers et les lieux.
En faisant le choix d'une procédure dialoguiste, non exempte de la volonté de transcender, de s'émanciper des lois et des genres, je tente une approche des autres dans un paysage intemporel, non soumis à un immobilisme calendaire, à une photographie "datée".
J'ai choisi de m'extraire du cadre réducteur du reportage/témoignage pour ouvrir la place à une poésie de l’image. Le ressenti l'emporte sur le vécu, la douceur s'empare du labeur, du productif, transforme le triste "fonctionnel industriel" en un paysage ou la beauté à sa place.
L’écriture photographique offre la possibilité de créer, de provoquer d’autres visibilités, d’autres continuités d’histoires, pour mieux oublier le référent.