« Tout est si calme ce soir, puis-je hurler ? » Alain Bashung
Son nom vous dira peut-être quelque chose...
Frank Loriou était jusqu’à présent connu dans le petitmilieu de lamusique et un peu au delà, pour son travail graphique sur de nombreuses pochettes de disques, dont celles deYann Tiersen,Manu
Chao, Dominique A, Olivia Ruiz, Thomas Fersen, Arthur H, JP Nataf, Luke, Miossec, Jean-Louis Murat, Oxmo Puccino, Holden, Peter von Poehl, April March, Ultra Orange, Tarmac, Tété, Juliette, Louis Bertignac, Bertrand Burgalat, etc. Il assure également la direction artistique de la couverture du magazine Rock&Folk depuis 1999.
http://ww.frankloriou-graphicdesign.com
Depuis quelques années Frank Loriou développe un travail photographique personnel, édité en cartes postales par La Marelle Editions en 2008, et qui prend toute sa dimension en cette fin d’année 2009 par l’édition de “Tout est calme”, son premier livre. Fondatrice de son travail, la série “Tout est calme” est un journal photographique fleuve, dont, à force d’épure et de retraits, il reste aujourd’hui l’essence à travers 52 images mélancoliques, tendues, rêveuses... D’une apparente limpidité, ces clichés, par un jeu de transparence et d’opacité, réveillent / révèlent les lieux communs désincarnés de notre mémoire collective.
http://ww.frankloriou-photography.com
Auto-édité, auto-financé, auto-distribué sur http://www.toutestcalme.fr et dans un réseau d’une quinzaine de grandes librairies en France, “Tout est calme” est aussi le laboratoire d’une voie alternative, permettant la diffusion des oeuvres photographiques (entre autres) en garantissant leur totale indépendance artistique et économique.
AVANT-PROPOS
COMME QUAND ON ETAIT COW-BOY
–
Quand tout a disparu, juste là, Frank saisit l’instant d’après... Il fixe le calme après la tempête,
le premier souffle de vie après l’abandon. D’une grand-mère disparue, on garde le goût
d’un biscuit mou dans une boîte en métal ; d’un amour passé, quelques répliques de films
en désordre « Si vous n’aimez pas la mer, si vous n’aimez pas la montagne... play it again sam ».
Quand tout est fané, il reste un détail ; et ce détail fait le souvenir.
De ce souvenir, Frank fait une image.
Un peu comme Eggleston.
Un peu comme Shore.
Frank a le regard d’une page tournée. Un coin de tableau, une bouteille, un bout de banc,
le vacarme d’un paysage vide...
« Tout est si calme ce soir, puis-je hurler ? »
Bien sûr, il y a de la fuite là dedans, et cette idée bataille avec l’envie de rester là...
Même si tout pousse à s’en extraire...
Bien sûr, elles sont mélancoliques ses photos... Faudrait être aveugle pour pas l’entendre.
Evidemment, elles ont le cul assis entre les rires et les sanglots...
Faudrait être breton pour dire le contraire.
Encore que...
Désespérées, mais jamais tristes ?
Pas si sûr...
Faudrait voir...
Mais voir il sait faire.
Il a sans doute des yeux qui vieillissent moins vite que les nôtres.
Dans les images de Frank, on pourrait jouer à mourir pour de faux.
Comme quand on était cow-boy.
Mais on resterait en vie malgré tout.
Comme quand on était grand.
Arnaud le Guilcher
(Auteur de “En moins bien” Editions Stéphane Million, sortie octobre 2009)