Expositions du 04/06/2005 au 04/09/2005 Terminé
Musée de la photographie de Charleroi Avenue Paul Pastur, 11 6032 Mont-sur-Marchienne Belgique
Exposition à voir au Musée de la Photographie à Charleroi, Belgique.
Des espaces, ouverts ou fermés, des paysages naturels ou des vues d'intérieurs, autant d'images exprimant la perception de Pavel Banka face aux expériences de la mémoire et des sens.
Il est en effet ici question de sens, non de signification, plutôt de ce que l'on ressent. Par la photographie, Pavel Banka a investi des lieux pour les exprimer en images. Pour la première fois au Musée de la Photographie à Charleroi, il vient confronter trois ensembles conçus dans des espaces différents, des émotions «sensuelles» qui se répondent et dialoguent, nous interpellant quant à la force du visible.
Avec Infinity (1997-2000), il s'oriente dans une nouvelle direction par rapport à ce qu'il a fait précédemment, principalement des images manipulées, des corps mis en scène. Pour lui, la photographie de paysage était ennuyeuse car trop descriptive. Plutôt que d'enregistrer la réalité, il a donc essayé de capter la perception qu'il en a. Lors d'un long séjour dans l'Orégon, l'océan, les forêts, les prés et le ciel en mouvement continuel, vibrant et changeant sous la lumière et le vent le fascinent. Infinity pose une question permanente : le paysage est-il la réalité ou ce que nous ressentons lorsque nous regardons aux alentours ?
À cette série sombre, aux ciels lourds d'où s'échappent des jets de lumière ou une volée d'oiseaux, vient se superposer Terezin qui est aussi une nouvelle expérience puisque Pavel Banka n'avait jamais abordé le documentaire à caractère «politique». La forteresse utilisée par les nazis est pour lui un lieu où il faut éviter tout pathos. Elle le fascine par la présence pesante du vide et du silence avant l'arrivée des touristes…De 1996 à 2002, il y retourne, intrigué par les espaces et la lumière, les écritures sur les murs.
Dans Mansfield, la troisième partie du triptyque, il nous plonge dans un autre lieu «habité», un immense complexe de briques rouges, d'une élégance post-victorienne, à Mansfield, Connecticut. Il en explore les entrailles et découvre que l'immeuble était utilisé dans les années 50 et 60 comme hôpital pour enfants malades chroniques et handicapés physiques. Pavel Banka est immédiatement intéressé par les couleurs lumineuses qui couvrent les murs et contrastent avec l'aspect médiéval de ceux de Terezin. Il se remémore des souvenirs d'enfance et photographie l'horizon réduit qui était celui des enfants cloués au lit : un paysage limité de murs ou de plafonds, le vide et l'attente, le temps qui s‘écoule…
Au travers des trois séries, Pavel Banka nous fait partager de manière à la fois simple et intense des expériences de vie et de sensation, depuis les paysages ouverts jusqu'à l'intime qui nous projette dans les images familières et perturbantes, parfois, de l'enfance.Musée de la photographie de Charleroi Avenue Paul Pastur, 11 6032 Mont-sur-Marchienne Belgique