(…)A la fin de 1961, Berlin était en état de choc.
C’était le point culminant de la guerre froide. La division de la ville, par la construction du mur qui la coupait en deux, avait eu lieu quatre mois auparavant et les hommes ressentaient physiquement la séparation de leurs familles, de leur amis ou de leurs collègues. Les rues, qui jusqu’alors étaient familières, ne pouvaient plus être empruntées. Les lieux habituels de la ville étaient devenus interdits.(…) Walter Momper(maire de Berlin-Ouest 1989-1991) A l’occasion du vingtième anniversaire de la chute du mur de Berlin, la galerie Seine 51 est fière de présenter l’exposition évènement du photographe humaniste LEON HERSCHTRITT qui figea le premier Noël de ce que l’on n’appelait pas encore, « le mur de la honte ». Authentique et bouleversant, Le résultat est d’une efficacité redoutable où la force des tirages se loge dans une composition stricte, simple et qui parle à chacun; un sujet, un moment, un sentiment. « (…) toute la quête tient dans l'espoir de percer ce mur pour apercevoir des proches qui ne le sont plus, échanger un signe, percevoir une voix.
A cela tout est bon, le toit d'une voiture, une paire de jumelles, un mouchoir qu'on agite, le toboggan d'un jardin d'enfants sur, lequel une vieille femme se risque à grimper. Herschtritt photographie cette résistance-là, celle des Berlinois qu'un mur sépare brutalement d'autres Berlinois, et le bonheur sur les visages de ceux qui ont vu l'autre côté. Une image nous documente sur une parade technique : au béton, aux projecteurs, aux fossés, aux chevaux de frise, on ajoute une toile tendue de manière à empêcher jusqu'à l'échange des regards, (…).
Léon Herschtritt ne savait pas vraiment ce qu'il attendait à Berlin, il y a photographié ce que les mots expriment si difficilement, ce qui se nomme simplement le chagrin »
Hervé Le Goff