Palais Kheïreddine
Kairouan, un musée à ciel ouvert Amor Abadah Harzallah, journaliste-photographe à l’agence TAP, expose 65 photos au musée de la ville de Tunis. Les photos sont de sa collection particulière et datent du début du XXème siècle. La ville de Kairouan avec ses mosquées, ses coupoles et ses demeures est un musée vivant; sa lumière et son architecture ont attiré Paul Klee, un des grands monuments de la peinture du XXème siècle. En 1914, Klee écrit dans son journal… «Moi et la couleur ne faisons plus qu’un. Je suis peintre!».
Les photos de Harzallah sont un document précieux. Elles nous renseignent sur la vie quotidienne de l’époque. Qui de nous n’est pas curieux de voir comment était Kairouan au début du XXème siècle?
Amor Harzallah est passionné par le patrimoine architectural tunisien, il a déjà fait des expositions, dont le thème s’attache aux villes de Tunisie. La ville ancienne de Monastir constituait sa dernière exposition, c’est sa ville natale. Son prénom Amor Abadah nous renvoie à une figure intellectuelle kairouanaise du XIXème siècle.Le Saint Sidi Amor Abadah, dont le mausolée existe à Kairouan avec une collection d’objets qui lui ont appartenu. Kairouan fut la capitale de l’Islam au Maghreb.L’âge d’or de Kairouan se situe du IXème au XIIème siècle. C’est, également, l’apogée de la civilisation arabo-musulmane. De l’Ifriquia, dont la capitale est Kairouan s’effectue la conquête de l’Espagne par Tarak Ibn Ziad, et la Sicile par Assad Ibn Al Fourat (en 827).
En 909, les Fatimides s’emparèrent de l’Ifriquia. Après leur retrait définitif vers Le Caire, les Zirides prennent le pouvoir avec Moëz Ibn Badis (1016-1062). La ville connaît son ultime essor avant l’arrivée des Envahisseurs de Béni Hilal. C’est à l’époque de Hamouda Pacha que le mausolée de Sidi Sahbi a été édifié, et c’est Housseïn Ben Ali au XVIIIème siècle, que les remparts autour de la ville ont été reconstruits. Il construisit, également, l’école housseïnite. A l’époque moderne, Kairouan a connu ces vingts dernières années une renaissance sociale et économique. Elle est devenue un pôle universitaire islamique.
Le monument principal de Kairouan est, sans doute, la grande mosquée avec son minaret monumental, massif dont la forme est inspirée d’une tour de défense dotée de postes de tir. C’est sous l’époque aghlabide que le minaret et le mihrab furent édifiés.La mosquée s’étend sur 125 m de long et 73 m de large.
L’autre monument célèbre de Kairouan, le Bassin des Aghlabides. Le principal bassin fut construit entre 859 et 863 par le souverain Ibrahim 1er. C’est un réservoir constitué de deux citernes circulaires découvertes et communiquant entre elles. On peut citer aussi comme monuments: la mosquée des trois portes (866), le mausolée de Sidi Sahnoun, le mausolée d’Abi Zomaâ El Balaoui (Sidi Essahbi) compagnon du Prophète, le puit Bir Barrouta et beaucoup d’autres zaouias et mausolées, ainsi que les remparts avec les célèbres portes: Bab Tounès et Bab Jalladine. On peut voir certains de ces monuments dans cette exposition, ainsi que des prises de vues de Kairouan de loin, là où on peut apprécier la monumentalité de la cité et son architecture imposante.